MASA 2014: La danse et la musique entre tradition et contemporanéité

Publié le Jeudi 13 Mars 2014
 MASA 2014: La danse et la musique entre tradition et contemporanéité
MASA 2014: La danse et la musique entre tradition et contemporanéité
Si la musique et la danse s’inscrivent dans une tradition spirituelle et sociale de la pluralité ethnique africaine, elles sont la source d’une multiculturalité qui déploie toutes ses couleurs dans l’édition 2014 du marché des arts et spectacles africain (MASA). Peu académique, le MASA soutenu et financé en grande partie par l'OIF a débuté le 1er mars à Abidjan. Il est le lieu d’un brassage artistique dont les créateurs virtuoses sont issus de plusieurs régions du continent.
À lire aussi

Une diversité artistique africaine

« L’Afrique est peut-être sous développée mais elle ne l’est pas au plan des arts et de la Culture » affirmait Yacouba Konate, directeur général du MASA, à l’occasion de l’ouverture de la 8 ème édition le 1 er mars dernier. Des arts et une culture qui sont une colonne importante de la production en Afrique. La musique et la danse ont d’ailleurs des valeurs symboliques ayant souvent attrait à la spiritualité. Elles sont le reflet de la communion entre l’homme et la nature.

C’est donc une richesse musicale, une foison de chorégraphies et des spectacles hauts en couleurs qui sont présentés à l’occasion de cette nouvelle édition. L’opportunité d’exposer le meilleur de la scène artistique africaine, puisque ce sont 1000 professionnels et 500 artistes qui sont attendus en Côte d’Ivoire. Une fusion multiculturelle soutenue par l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie) le partenaire financier du MASA 2014. « Nous sommes ici pour aider à la promotion et la circulation des artistes africains pour les aider à avoir des circuits de distribution, pour mettre en réseau les producteurs et les diffuseurs, pour relever le défi inédit du développement du numérique » déclare Abdou Diouf, le secrétaire général de l’OIF.

Une exaltation du public

L'occasion de mettre en lumière la diversité artistique africaine sur la scène internationale. « Nous avons l’ambition que la culture et les arts d’Afrique vont sans complexe continuer à nourrir la créativité universelle » ajoute Yacouba Konate. L’édition est à la hauteur de ses ambitions, le coup d’envoi samedi dernier s’est révélé festif et explosif. Malgré quelques à-coups, la scène musicale a enflammé le public en liesse. Que ce soient les sonorités orientales et électro de Ribab fusion, les mélodies lascives et enjouées des Patrons, les airs traditionnels et pétulants de Stewart Sukuma ou les célèbres morceaux de Salif Keita, tous ont éveillé l’exaltation du public emporté dans une fiévreuse effervescence.

Mais le plaisir des oreilles s'est ajouté au plaisir des yeux. La compagnie N-Soleh a présenté l'éclatante vitalité de son spectacle « Rue princesse », une chorégraphie urbaine qui s'inspire de l'énergie de la rue en exploitant son dynamisme. La troupe Wonsseuyo spécialiste des danses patrimoniales de la Côte d'Ivoire, a pour sa part présenté des rythmes endiablés issus de la tradition ivoirienne.

« Un puissant facteur de rapprochement »

Et si les premiers jours ont été ardents, les suivants promettent d'être frénétiques. « Le dialogue des religions » entre en continuité avec les coutumes spirituelles à travers les chorales et gospels transcendantaux. Musique ou Danse, spectateurs et artistes issus de la diversité territoriale africaine entrent en communion. Abdou Diouf affirme d’ailleurs que « la culture est un premier pilier de développement, un puissant facteur de rapprochement, une étape importante de l’émergence dans un État ».

Cela fait du MASA 2014, le lieu de rencontre des artistes et des spectateurs en provenance d’horizons différents dont la culture et la création s’inspirent de l’héritage symbolique et historique africain. Réel bouillonnement culturel, le MASA fait preuve de modernité en promouvant de jeunes artistes innovants. Un mélange entre rites anciens et contemporanéité qui justifie l’ouverture de la 8 ème édition par une cérémonie de libations. À ce titre, Yacouba Konate déclare que « l’Afrique a une mémoire traditionnelle, une valeur que nous devons fièrement aborder pour bâtir une industrie culturelle de demain ».