Sage-femme violentée : prison ferme pour un musulman fondamentaliste

Publié le Jeudi 22 Décembre 2011
Un ouvrier du bâtiment parisien qui avait violenté lundi une sage-femme, a été condamné hier en comparution immédiate à Marseille à six mois de prison. Il l’avait agressée pour remettre le voile de son épouse qui accouchait.
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6 mois de prison. C’est la condamnation qu’a prononcé hier le tribunal correctionnel à l’encontre de Nassim Mimoune. Cet ouvrier du bâtiment parisien de 24 ans, né aux Lilas (Seine-Saint-Denis) et en vacances dans le sud de la France, était en effet jugé en comparution immédiate à Marseille pour « violence sur un professionnel de santé » et  « dégradation de biens destinés à l’utilité publique ». Il a d'ailleurs reconnu les faits.

Lundi matin, à l’hôpital Nord de la cité phocéenne, Nassim Mimoune accompagne sa femme enceinte qui souffre de contractions depuis deux jours, mais s’oppose « avec virulence au toucher vaginal » qu’une sage-femme voulait pratiquer. Sa femme lui aurait pourtant demandé en arabe de « les laisser faire ». Selon une sage-femme qui parlait arabe et qui avait été appelée pour faciliter la communication, il lui aurait répondu « tu en subiras les conséquences, on divorcera ». S’adressant cette fois au personnel médical, il aurait ensuite déclaré qu'« en France, on essaie toujours de violer nos femmes ». Sa femme a alors été amenée au bloc opératoire pour une césarienne. Afin d’apaiser les tensions, le personnel médical a d’ailleurs accepté que M. Mimoune assiste à l’opération depuis le sas du bloc. Mais en voyant l’anesthésiste enlever le voile de son épouse, il a poussé violemment la sage-femme, qui s’est vu prescrire deux jours d’ITT, et a cassé la porte du bloc opératoire.

Hier, devant le tribunal, Nassim Mimoune a cependant tenu à s’expliquer. « Je me suis mis en colère. En tirant sur la porte, j’ai tapé sa main, je l’avoue, j’ai sûrement appuyé, je suis prêt à dédommager, je présente mes excuses, je n’ai pas voulu lui faire de mal, j’ai couru pour remettre le voile » a-t-il donc affirmé. Il a également ajouté qu’il « n’avait pas à faire valoir ses lois religieuses au sein d’un établissement médical ». Malgré cette maladroite tentative de justification, le procureur Jérôme Bourrier a qualifié Nassim Mimoune de « tyran domestique ». Il a en effet déclaré que « ces faits sont inadmissibles car révélateurs d’un individu qui n’a pas opté pour les règles de la société et considère que son dogme est supérieur aux lois de la République ».

Alexandre Roux

(Avec AFP)
Crédit photo : Pixland

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