Burundi: journalistes en danger

Publié le Vendredi 16 Novembre 2012
Burundi: journalistes en danger
Burundi: journalistes en danger
Arrêté le 28 novembre dernier, le journaliste burundais, Hassan Ravukuki, risque la prison à vie. Son arrestation suscite une vague d’indignations dans le monde entier dans un pays où la liberté de la presse est en berne.
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« Je ne suis pas terroriste, je ne l’ai jamais été et je ne le serai jamais. Je suis journaliste » a déclaré le journaliste Burundais Hassan Ruvakuki, correspondant du service Swahili de la RFI. En effet, depuis plusieurs mois, le journaliste burundais est accusé de « terrorisme » et risque la prison à vie. Les faits qui lui sont reprochés remonte d’il y a quelques mois quand ce dernier assistait aux travaux de lancement d’une rébellion burundaise à l’Ouest de la Tanzanie.

Hassan Ruvakuki a été arrêté le 28 novembre 2011 par les agents de renseignements burundais en compagnie de plusieurs personnes. Selon le journal l'Express, 22 de ses co-accusés ont été condamnés à perpétuité ou 15 ans de prison et le correspondant de Rfi écope, depuis le mois de juin 2012, d’une peine à perpétuité.

Pourtant, Hassan Ruvakuki ne cesse de clamer son innocence et déclare que c’est en tant que journaliste qu’il a assisté à la constitution de cette nouvelle rébellion dans l’Ouest de la Tanzanie. Un argument formellement rejeté par les autorités du pays qui l’accusent de « recueillir une information pour mener un assaut » selon les termes du procureur Emmanuel Nyandwi, lors de la dernière audience de la Cour d’appel de Gitega, au centre de Burundi, ce jeudi 08 novembre. Au bout d’âpres plaidoiries qui ont durée plus de 05 heures d’horloge, le procureur annonce finalement que le verdict sera connu à la date du 08 janvier 2013.

Le procès du journaliste est très suivi par les diplomates occidentaux présents sur le sol burundais. L’affaire est vue par certains comme une manière pour l’exécutif de s’immiscer dans les affaires de la justice. Pourtant, selon lexpress, l’accusation admet que certaines preuves contre ses co-accusés sont fabriquées.

Il faut noter que depuis le boycott des élections de 2010 par l’opposition, le pays vit au rythme de nouvelles violences qui font craindre une reprise d’un nouveau conflit. Cependant, la traque aux journalistes est loin de s’arrêter. Hassan Ruvakuki n’est pas le seul sur la liste. L’arrestation du journaliste Thierry Ndayishimiye et de son confrère Jean-Claude Kavumbagu témoigne d’une situation délicate pour de nombreux journalistes vivant dans ce pays.