"Je ne suis pas une maman indulgente" : la mère en colère de Baltimore s'explique

Publié le Jeudi 30 Avril 2015
Thomas  Belleaud
Par Thomas Belleaud journaliste
Toya Graham
Toya Graham
Devenue malgré elle un phénomène sur la Toile lors des émeutes de Baltimore, la mère de famille qui a administré quelques gifles à son fils devant les caméras s'explique.
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Les internautes la connaissent désormais comme la "maman de l'année". Lundi 27 avril, alors que Baltimore connaissait une vague de violences à la suite des funérailles de Freddie Gray, jeune noir américain décédé dans un commissariat de police, une mère de famille s'est fait remarquer pour avoir corrigé son manifestant de fils devant les caméras.

Ayant reconnu son fils malgré sa cagoule, cette Américaine n'avait pas hésité à lui faire la leçon de la plus claire des manières, intimant l'ordre à l'adolescent de rentrer chez lui immédiatement. "Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ?", lui a-t-elle demandé avant d'ajouter "Dégage d'ici !".

La "maman de l'année" corrigeant son fils en pleine manifestation à Baltimore.
La "maman de l'année" corrigeant son fils en pleine manifestation à Baltimore.

La scène, filmée par les médias présents et des vidéastes amateurs, a fait le tour du web , offrant à cette maman une tribune inespérée et surtout l'approbation de nombreuses femmes qui se sont reconnues dans son geste. En quelques heures, elle est devenue le symbole du refus de la violence.

"Je ne veux pas qu'il soit tué comme Freddi Gray"

Mardi, plusieurs médias américains ont entrepris de retrouver l'intéressée. La chaîne CBS a finalement pu interviewer celle qui se nomme Toya Graham. Cette dernière a expliqué avoir repéré son fils lançant des projectiles vers les officiers de police déployés dans la ville. "C'est mon seul fils. A la fin de la journée, je ne veux pas qu'il soit tué comme Freddi Gray", a-t-elle poursuivi.

"J'étais en colère, et choquée. Une mère ne voudrait jamais voir son enfant participer à ces violences", affirme Toya Graham. Et son jeune fils semble avoir compris la leçon puisque la mère de famille reconnaît que sa présence a fini par dissuader l'adolescent. "Je ne suis pas une maman indulgente. (...) Il m'a dit : 'Maman, quand je t'ai vue, mon instinct m'a dicté de courir'".