"Balance ton quoi", l'hymne féministe post-#MeToo signé Angèle

Publié le Vendredi 22 Février 2019
Pauline Machado
Par Pauline Machado Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
Balance ton quoi, l'hymne féministe post-#MeToo d'Angèle
Balance ton quoi, l'hymne féministe post-#MeToo d'Angèle
La chanteuse belge Angèle dévoile "Balance ton quoi", nouveau single de son album "Brol", aux airs d'hymne féministe post-#MeToo. Elle y scande respect de la femme et ras-le-b(r)ol du sexisme.
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Angèle ne cesse de nous épater. Titre après titre, elle aborde des sujets de société actuels qu'elle décrypte avec intelligence et humour. Dans La Thune, morceau issu de son premier album, Brol, elle critiquait le besoin viscéral d'attention et de validation recherché par notre génération sur les réseaux sociaux. Dans Tout oublier - en duo avec son frère, le rappeur Roméo Elvis -, elle pointe du doigt la pression que l'on subit à devoir toujours afficher bonne humeur et positivité : "Le spleen n'est plus à la mode, c'est pas compliqué d'être heureux".

Après un succès populaire qui l'étonne elle-même (mais pas nous), elle rafle le carton plein aux Victoires de la musique 2019 puisque sur deux nominations, elle remporte les deux : celle du meilleur clip pour Tout oublier, réalisé par Léo Walk (son amoureux) et Brice VDH, et celle de l'album révélation pour Brol.

Avec Balance ton quoi, elle s'attaque au sexisme et fait référence au mouvement #Balancetonporc, version française de #MeToo lancé aux Etats-Unis pour dénoncer le harcèlement dont sont victimes les femmes au quotidien, suite à l'éclatement de l'affaire Weinstein. Son nouveau single est une façon d'en parler sans "chanter #balancetonporc, je ne voulais pas m'approprier ce mot très fort", explique-t-elle à Pure Charts.

Dès les premier vers, le ton est donné : "Ils parlent tous comme des animaux/De toutes les chattes ça parle mal/2018 j'sais pas c'qui t'faut/Mais je suis plus qu'un animal/J'ai vu qu'le rap est à la mode/Et qu'il marche mieux quand il est sale/Bah faudrait p't'être casser les codes/Une fille qui l'ouvre ça serait normal".

L'artiste proche du milieu du rap explique également au site qu'elle a "un vrai respect et une vraie amitié envers les rappeurs, cependant je ne trouve pas très juste la manière dont ils décrivent la femme. (...) Ma manière de répondre à ça, ce n'est pas de dire : 'Il faudrait que tous les rappeurs arrêtent d'être violents', ce serait super que ça arrive, mais on ne peut pas s'attendre à ce que les codes changent tout de suite. La manière la plus radicale de casser les codes, c'est de se dire que les femmes peuvent elles aussi prendre la parole et dire ce qu'elles veulent", ajoute-t-elle.

Celle qui se considère "évidemment" féministe car "c'est trouver que l'égalité hommes-femmes est une évidence", comme elle le confie à Télérama, dénonce l'injustice présente dans son milieu : "Dans le monde musical, je sens un sexisme encore très fort. Notamment du côté des médias. La femme est toujours ramenée à son physique. Qu'il soit flatteur ou pas, il la définit !" Et on ne pourrait pas être plus d'accord.

Pour résumer, on vous conseille vivement de vous passer Balance ton quoi en boucle (on parie qu'en 30 secondes, vous aurez le morceau dans la peau) et surtout de vous rallier à Angèle en espérant "qu'un jour, ça changera".

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