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Jouer Vanessa Springora ? "C'est faire partie d'une révolution", selon Ludivine Sagnier

Publié le Mercredi 06 Mars 2024
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Incarner Vanessa Springora ? "Difficile", pour Ludivine Sagnier
Semi Exclusif - Ludivine Sagnier - Cérémonie et Press room de la 28ème Cérémonie des Lumières de la presse internationale au Forum des Images à Paris le 16 janvier 2023. © Pierre Perusseau / Marc Ausset Lacroix / Bestimage
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L'espace d'une pièce de théâtre saluée par la critique, Ludivine Sagnier prête sa voix à celle de Vanessa Springora. Une adaptation du "Consentement" puissante et incarnée.
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La sortie à ne pas louper ? La représentation au Théâtre du Rond-Point jusqu'au 6 avril du "Consentement", mis en scène par Sébastien Davis. Une transposition du fameux récit de Vanessa Springora, relatant comment, à l'âge de 14 ans, elle a été prise entre les griffes de l'écrivain Gabriel Matzneff, alors âgé de 50 ans.

Dans la peau de la romancière, se glisse Ludivine Sagnier. Actrice épatante et engagée, dans ce seule en scène qui représente un grand défi pour la comédienne. Car comment donner voix à Vanessa Springora ? "On passe par des états très différents. Ce qui est difficile, c'est de trouver toujours la bonne distance pour le récit", explique l'actrice sur les ondes de France Inter. "Parfois, je m'adresse au spectateur en étant Vanessa, l'adolescente sous emprise, et ensuite la jeune fille qui se rend compte qu'elle a vampirisée"

Mais cela n'est pas sans émotions fortes...

"Faire partie de cette révolution !"

Interpréter Vanessa Springora alors que l'adaptation ciné du "Consentement" par la cinéaste Vanessa Filho est encore dans toutes les mémoires (le film fut notamment un véritable phénomène sur TikTok) implique aussi de trouver son propre ton. Et il arrive que l'incarnation se trouve à travers... Les larmes. Beaucoup de larmes.

A franceinfo, Ludivine Sagnier avoue avoir beaucoup pleuré. "C'est un texte qui révolte, qui dégoûte, qui donne envie de tout exploser", détaille la comédienne. "En tant que mère de trois filles, je pense que j'étais d'autant plus concernée". D'autant plus que Ludivine Sagnier elle aussi a connu, très jeune, un milieu artistique pas dépourvu de domination (doux euphémisme) : non pas celui de la littérature, mais du cinéma. Autre facette du mouvement #MeToo.

"Cette pièce peut être l'objet d'une interrogation collective entre le spectateur et l'acteur. J'ai eu envie, par rapport à mon expérience personnelle et par rapport à cette révolution qui est en marche, de faire partie de cette révolution. C'était ma façon à moi de témoigner et de donner du soutien à toutes ces femmes qui ont subi ce genre d'emprise", achève-t-elle à franceinfo.

Une partition naturellement puissante. Et sororale.

3 ans après la choc "Le consentement", Vanessa Springora prépare quant à elle l'après : son prochain roman, qui sera publié chez Grasset. Au Monde, cette directrice d'une collection féministe chez Julliard, Fauteuse de trouble, détaille : "Un deuxième livre, c'est déjà difficile en soi, et en plus avec ce succès... Ce sera un livre très différent du premier, autour de son père. Un livre sur les hommes"