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"Avortement clandestin à 18 ans" : Line Renaud défendra toujours le droit à l'IVG

Publié le Jeudi 21 Mars 2024
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Elle a subi un avortement clandestin à 18 ans : pourquoi Line Renaud défend l'IVG
(Légende : Line Renaud au photocall de "Une belle course" durant le Festival d'Angoulême à Angoulême, le 24 août 2022)
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Line Renaud a subi un avortement clandestin à 18 ans. Pour la comédienne, l'inscription de l'IVG dans la Constitution est nécessaire. Elle témoigne sur les ondes d'Inter.
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Une actualité a bousculé Line Renaud :le vote positif (à l'unanimité) du Sénat pour l'introduction de la "liberté" à recourir à l'IVG dans la Constitution. Et ce quelques semaines après le vote tout aussi positif des députés à l'Assemblée. Pour beaucoup, l'inscription de l'IVG dans la Constitution est une nécessité absolue !

Et c'est aussi pour cela que la célèbre comédienne et chanteuse souhaite se battre aujourd'hui, oui, même à 95 ans. "Ce vote est l'une des plus belles choses qui puisse arriver à la France", se réjouit-elle même carrément. De quoi rappeler ces mots de la sénatrice Mélanie Vogel : "Il est temps d'être au rendez-vous de notre Histoire. Disons aujourd'hui à nos filles, nos nièces, nos petites-filles : Vous êtes désormais libres de choisir vos vies".

Mais pourquoi Line Renaud y tient-elle autant ? Elle l'explique sur France Inter...

"Je suis passée par les faiseuses d'ange"

En vérité, Line Renaud a subi un avortement clandestin quand elle avait 18 ans. Oui oui, comme l'héroïne d'un film - et récit - puissant sur le sujet : L'événement, claque d'Audrey Diwan, inspiré par le roman d'Annie Ernaux. Film qui dit toutes les difficultés éprouvées pour les femmes à avorter à une époque (les années soixante) où prendre ce risque vous conduisait soit à l'hôpital (pour complications médicales évidentes) soit tout droit au tribunal pour une très sévère peine d'emprisonnement... voire à la peine de mort.

Peine de mort, sauf quand l'opération en question, forcément subie dans un contexte clandestin, ne vous conduisait pas directement à la souffrance voire au trépas. C'est ce que raconte Line Renaud : "Je suis passée par les faiseuses d'ange. Dans un couloir tout noir, une femme que je n'ai pas vue... Tout est noir. Et puis, elle est arrivée avec deux aiguilles. Ça a saigné, donc je n'étais plus enceinte. Seulement j'ai fait une septicémie..."

"Donc, on a fait venir notre docteur de famille, qui a fini l'avortement sur la table de la salle à manger. C'est horrible". C'est en souvenir de cette douloureuse expérience que Line Renaud défend plus que tout l'inscription de l'IVG dans la Constitution. Un droit fondamental pour lequel les femmes doivent toujours se battre. Et bien sûr, pas seulement en France.

A travers le monde, des avortements clandestins, faute de mieux, sont encore pratiqués à l'heure où ces lignes s'écrivent. Il y a dix ans encore, l'on dénombrait encore pas moins de 25 millions d'avortements non sécurisés. C'est considérable. Mélanie Vogel, toujours : "Une femme meurt toutes les neuf minutes dans le monde des suites d'un avortement clandestin. Ça fait 47000 par an. Voilà pourquoi il faut inscrire l'IVG dans la Constitution !"