Pourquoi la nomination d'un "officier de la dignité des règles" ne passe pas en Ecosse

Publié le Lundi 22 Août 2022
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
11 photos
Lancer le diaporama
Tampons et serviettes périodiques sont depuis peu gratuits en Ecosse. Une initiative admirable s'il en est, mais à laquelle a succédé un joli bad buzz. Explications.
À lire aussi

Tampons et serviettes périodiques sont depuis peu gratuits en Ecosse. Une évolution sociale qu'on ne peut que saluer, d'autant plus dans un contexte où la précarité menstruelle s'étend jusqu'aux Etats-Unis. Un vrai exemple "d'égalité et de dignité", comme l'a souligné la ministre de la Justice sociale Shona Robison.

Cependant, à cette bonne nouvelle a succédé une vive polémique. Au sein du pays a effectivement été rapidement nommé un "officier de la dignité des règles". Curieux poste assigné à un dénommé Jason Grant, coach personnel, PDG d'entreprises et ancien chargé de clientèle au sein de Imperial Tobacco.

Mais qu'est-ce qu'un "officier de la dignité" au juste ? Limpide : une personne chargée de présenter aux étudiants cette nouvelle mesure nationale contre la précarité menstruelle. Une annonce qui a suscité de la perplexité sur les réseaux sociaux, les internautes jugeant ce poste plutôt hors-sujet...

Perplexité sur les réseaux sociaux

Les raisons de la colère ? Simple : nommer un coach/PDG (et un homme) en tant que représentant d'un enjeu qui ne le concerne pas franchement. En outre, rappelle le Huffington Post, Jason Grant serait rémunéré 36 126 livres pour tenir ce poste. Une position loin d'être simplement symbolique donc. Et qui a engendré son lot de critiques sarcastiques.

"C'est complètement ridicule. Est-ce que nous avons jamais essayé d'expliquer aux hommes comment se raser ou prendre soin de leur prostate ? C'est absurde", a par exemple décoché l'ancienne joueuse de tennis Martina Navratilova. Sur Twitter, les internautes jugent l'initiative déplorable et dénoncent le fait d'invisibiliser les femmes à travers ce choix, ou tout du moins, de ne pas les prioriser pour un poste qui leur semble pourtant destiné.

Un porte-parole du groupe de travail sur la "dignité des règles" a quant à lui défendu la nomination de Grant, relate Stylist : le but de ce poste est avant tout "de changer la culture, encourager le débat et supprimer la stigmatisation liée aux règles", a-t-il assuré. De quoi éteindre la polémique ?