Encore trop peu de femmes au programme du bac de français

Publié le Jeudi 16 Juin 2022
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Au sein des épreuves du baccalauréat, les inégalités perdurent. Et notamment, au sein du programme du Bac de français, encore trop peu paritaire.
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Trois. C'est le nombre d'autrices présentes au programme du bac de français cette année : Olympe de Gouges, Madame de Lafayette et Marguerite Yourcenar. Alors que l'épreuve écrite a lieu ce 16 juin, les inégalités perdurent encore.

Depuis 2019, quatre autrices seulement auraient été retenues parmi les oeuvres littéraires sélectionnées pour l'épreuve du bac de français. D'une manière ou d'une autre, la présence de trois autrices cette année est donc un petit progrès, même s'il est très relatif.

"Il y a des évolutions positives. Ceux qui font les programmes des examens veillent maintenant à ce qu'il y ait des femmes. Mais évidemment, il y a encore des progrès à faire. On a tendance à tourner toujours autour des mêmes autrices", observe une professeure de lettres, Françoise Cahen, auprès de 20 Minutes.

Une présence "symbolique" ?

Parmi ces trois autrices, on trouve donc Olympe de Gouges, militante féministe et autrice de la fameuse "Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne". Un texte majeur pour la première fois publié en 2021 sous forme d'édition pédagogique accessible aux lycéens et annotée d'indications diverses. Une édition assurée par Hatier, à destination des élèves de Première et de Terminale, dans le cadre du parcours "Ecrire et combattre pour l'égalité" (comprenant également les écrits de Chimamanda Ngozi Adichie).

Si cette mise en avant est positive, certaines voix s'avèrent plus critiques. A 20 Minutes toujours, Pierre Mathieu, professeur de lettres au lycée Angela Davis à Saint-Denis, fustige une "présence surtout symbolique" des femmes de lettres. "On reste dans une vision anecdotique dans la manière dont on introduit les femmes dans l'étude de la littérature. Dès qu'on met une autrice au programme, elle doit nécessairement parler de condition féminine", évoque le professeur, percevant notamment là une vision réductrice de l'oeuvre d'Olympe de Gouges.

Une visibilité qui ne convainc pas encore tout le monde donc.