La remarque graveleuse d'un collègue ("Tu as des jambes magnifiques"), une insulte éructée dans la rue ("Tu es très charmante. Tu su**** ?")... Face aux commentaires sexistes (voire franchement dégueu), nous avons tendance à faire le dos rond, à nous boucher les oreilles, à baisser la tête. Et si nous nous redressions et nous réagissions face à ceux qui s'octroient "la liberté de nous importuner" ? Car aucune femme n'a à supporter ces débordements misogynes et aucun homme n'est en droit de lui imposer son désir, ses pulsions, ses mots. À la prochaine remarque déplacée, on respire un grand coup et on l'envoie paître. Poliment, brutalement, peu importe. Fermement dans tous les cas. On ne laisse plus dire. Et s'il se montre trop insistant, un gentil petit kick dans les coucougnettes devrait calmer ses ardeurs.
Selon l'INSEE, le salaire moyen des femmes est inférieur de 27% à celui des hommes. Alors même que 75% d'entre elles ne sont pas satisfaites de leur rémunération. Victimes du syndrome de la "bonne élève", nous acceptons de cravacher en attendant sagement une récompense (qui, bien souvent, ne viendra pas). Donc cette année, c'est décidé : nous demanderons une augmentation. Parce que nous avons bien bossé, parce que nous sommes impliquées et parce que nous le méritons. Tout simplement.
Face à une agression, nombreux.ses sont celles et ceux qui détournent lâchement le regard, restent impassibles ou tétanisés. Sauf que cette personne rouée de coups, tripotée ou insultée, cela pourrait être nous. Faisons nôtre cette ligne de conduite : agissons, réagissons. Soit en demandant de l'aide autour de nous, soit en appelant la police, soit en intervenant immédiatement. Nous ne serons jamais complice de l'intolérable.
Sans forcément "militer" vent debout (et seins nus), soutenir les associations et les actions féministes est essentiel. Signer une pétition, relayer un tweet, participer à un café-débat : autant de petites actions qui portent la cause des femmes au coeur des sujets de société. On peut également demander à son entreprise de se mobiliser contre le sexisme ordinaire qui pourrit encore et toujours la vie des salariées (74% des femmes salariées non-cadres considèrent que les femmes sont régulièrement confrontées à des attitudes ou des décisions sexistes dans le monde du travail).
Ne plus avoir peur, ne plus se taire : c'est l'un des enseignements de la déflagration de l'affaire Harvey Weinstein et du mouvement #MeToo. Face à des comportements inappropriés, à des agressions, à du harcèlement, portons plainte, épinglons les salops. Parce seules 11% des victimes de viol ou d'une tentative de viol et 2 % des victimes d'agression sexuelle se déplacent pour déposer une plainte. Les porcs ne doivent plus dormir tranquille.
La charge mentale est un fardeau bien lourd à porter au quotidien. Entre vie pro et vie perso, les petites (et lourdes) tâches s'accumulent jusqu'à l'enfer du burn-out. Savoir dire non, ce n'est pas de la paresse, de l'égoïsme ou de la lâcheté. C'est apprendre à déléguer et à poser des limites, qu'elles soient professionnelles ou familiales, afin de ne pas saturer et se calciner. On y gagnera en légèreté.
Critiquer est peut-être l'un de nos sports favoris (c'est d'ailleurs un ciment social très puissant), mais le monde est déjà bien assez dur pour qu'on en rajoute une couche. Parce que, concrètement, on se contrefiche que la jupe de Cynthia soit "trop courte", que Mathilde ait pris quelques kilos ou que Brigitte soit en couple avec un mec qui a 20 ans de moins qu'elle. Ravalons notre fiel et posons un regard plus doux, plus solidaire sur les autres femmes. On en a bien besoin par les temps qui courent.