Sur Instagram, Ely Killeuse brise les tabous et complexes autour de la grossesse

Publié le Lundi 27 Juillet 2020
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Un regard décomplexé et heureux sur la grossesse.
Un regard décomplexé et heureux sur la grossesse.
"J'essaie de montrer la grossesse telle qu'elle est, telle que je la vis, pour aider d'autres femmes". Avec ses publications Instagram abondamment likées, l'autrice Yasmine alias Ely Killeuse partage son quotidien de femme enceinte et déboulonne les tabous. Une parole libérée et salvatrice.
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"On m'a demandé comment j'arrivais à vivre sereinement cette grossesse après la précédente qui n'a pas abouti... Je n'y arrive pas, enfin pas toujours, je me rassure en sentant bébé bouger, mais si je me réveille la nuit et qu'il ne bouge pas, j'attends qu'il mette un coup pour me rendormir... Mais je crois en l'univers, et que si on y croit fort, si on en parle beaucoup, on peut déclencher de belles choses, et obtenir ce que l'on souhaite".

Ils sont plein de sensibilité et d'optimisme, ces mots de Yasmine K., alias Ely Killeuse sur les réseaux. Au gré de ses publications Instagram, cette autrice distille ses conseils et pensées perso sur la grossesse, source d'angoisses, de pressions et de préjugés pour bien des femmes à travers le monde. Parée d'une mentalité très décomplexante, celle qui se dit "fille de la vraie vie" réjouit ses milliers de followers (quasiment 140 000 au compteur) en brisant les tabous à grands coups de confessions et de photos. Forcément, on applaudit.

Interrogée par Brut, cette adepte du mouvement body positive propage les mêmes bonnes ondes que sur son Insta. S'adressant aux femmes enceintes, elle explique ainsi avec bienveillance : "À partir du moment où vous n'êtes pas en danger et que bébé n'est pas en danger, le poids que vous prenez, la taille que vous mettez doit vraiment pas être votre sujet focus. Quoiqu'il arrive, les gens trouveront toujours à redire".

De quoi envoyer paître bien des mauvaises langues.

"Arrêtez de suivre des gens qui vont vous culpabiliser"

"J'essaie de montrer la grossesse telle qu'elle est, telle que je la vis, pour aider d'autres femmes", poursuit encore l'interlocutrice. Telle qu'elle est, cela signifie ne jamais "filtrer" les corps, ne pas craindre de dévoiler - par exemple - une poitrine qui tombe. En somme, afficher la réalité, et avec fierté. Bien sûr, cela ne se fait pas sans peine : Yasmine avoue avoir mis quinze jours avant de mettre en ligne un cliché "no filter", sans masquer ses formes de femme enceinte. Mais au vu des nombreuses réactions d'internautes réjouies, cela en valait bien la peine.

"Et si je partage cette réalité c'est aussi pour montrer autre chose, pour que vous qui passez par là, ne vous sentiez pas à part, différente, seule. Même si je m'aime au delà de mon corps, même si j'ai appris à faire abstraction du regard des autres, je ne suis pas encore capable de faire abstraction de mon propre regard sur cette partie de mon corps", témoigne à ce titre la militante body positive sur Instagram, portrait noir et blanc à l'appui. Une parole authentique likée plus d'une vingtaine de milliers de fois. Et l'internaute de poursuivre : "Mon bidon de 5 mois en impressionne certaines, moi je vois juste un bébé en bonne santé qui prends ses aises, je vois surtout que je me sens bien, sereine et chanceuse". Ou comment bousculer les esprits trop étroits.

Manger trop (ou pas assez), faire du sport ou non, soigner son apparence... Au fil des publications, la confidente épingle les remarques dont font l'objet celles qui ont déjà vécu une grossesse. Avec à l'esprit, une conclusion cinglante : "Quoiqu'il arrive, enceinte ou pas, les gens croiront qu'ils ont toujours leur mot à dire sur votre physique".

L'idéal pour ne pas complexer, alors ? "Arrêter de suivre des gens qui vont vous culpabiliser" déjà, rétorque Yasmine aux journalistes de Brut. Même constat sur ses réseaux sociaux, ou la créatrice critique sans détour notre manie à envier autrui à travers Instagram : "Alors on arrête de se comparer et si un compte nous met mal à l'aise, nous culpabilise, pas besoins de commentaires". L'espace d'un autre billet d'humeur, l'autrice s'en prend d'ailleurs à l'injonction au "summer body" et "aux corps gaulés de la mort" qu'une telle tendance promeut.

S'il y a en tout cas un compte que vous devriez suivre, c'est bien celui de cette "mum-to-be" - maman en devenir.