"Ma bonne bite bien chaude", la vidéo virale qui dénonce le harcèlement sexiste

Publié le Mardi 12 Mai 2020
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Une vidéo choc sur le harcèlement.
Une vidéo choc sur le harcèlement.
"Ma bonne bite bien chaude, ou l'acceptation par le silence". Derrière ce titre choc, une vidéo qui buzze. Et surtout, un discours percutant sur le harcèlement sexiste. Impossible de passer à côté.
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"Quand il y a un malaise c'est qu'il y a quelque chose de pas normal. Et quand il y a quelque chose de pas normal, il faut élever la voix". Cette phrase d'accroche de la cinéaste Victoria Jadot capte immédiatement l'attention. Et la vidéo qui l'accompagne, elle, suscite la réflexion. Elle s'intitule Ma bonne bite bien chaude et a largement dépassé le million de vues sur Instagram en deux semaines seulement. Normal : c'est un visionnage d'utilité publique.

Face-caméra, la réalisatrice y témoigne, à l'adresse de ses milliers de followers, d'une agression qu'elle a subie. Et plus précisément, d'une situation de harcèlement. Ce qui, hélas, n'est pas rare en temps de confinement. Alors qu'elle était justement confinée dans son appartement, un voisin a fait passer quelques messages à travers sa fenêtre. Sur l'un d'eux, l'on pouvait lire ceci : "Coucou, comment vas-tu ? Depuis lors je n'ai pas eu ta réponse mais sache qu'une bonne bite bien chaude et endurante t'attend... C'est ta chance, profites-en".

Ami·e·s de la poésie, bonjour. Malgré le silence de sa destinataire, l'auteur de ces lignes s'est obstiné. Mais Victoria Jadot n'en est pas restée là, non. Portable au poing, elle est allée directement confronter son harceleur à sa propre attitude. Un coup de gueule salutaire.

"Je ne suis pas une proie !"

Et courageux. Car il fallait oser "élever la voix", comme l'énonce la jeune femme. Après avoir reçu ces messages, celle-ci en s'est mise à en parler à ses potes. Et a compris que ça n'allait pas. Car alors que certains minimisent la situation ("C'est pas très grave") et que d'autres l'invitent à ignorer son voisin ("Ne lui répond pas"), d'autres amis encore alimentent ses craintes ("Attention, c'est dangereux, ne va pas lui parler"). "Il faut que je me taise par peur de la violence que je pourrais subir", déplore alors l'artiste. Mais cela, elle va refuser de le faire.

Ces mots à la main, Victoria Jadot se rend alors chez l'homme en question et lui décoche : "Accepte mon non !". Puis lui explique pourquoi son attitude est si toxique. Avant de conclure : "Grandis dans ton esprit tout seul !". Tout penaud, celui qui faisait tant son fier à l'écrit se confond en excuses.

Un instant jubilatoire qui a engendré applaudissements et témoignages dans les commentaires. "Ça fait trop de générations qu'on le dit : non c'est non. Merci merci merci à toi !", écrit une internaute. "Bravo. Il t'a fallu du courage et au final tu en es sortie plus forte. Quelle belle leçon pour tous et toutes. Un pas de plus dans la bonne direction", poursuit une autre.

Le discours de Victoria Jadot fédère et inspire : l'acceptation par le silence, pour paraphraser ce sous-titre éloquent, ne doit plus durer. Entre les lignes, certaines voix nous rappellent d'ailleurs que cette sombre "expérience", hélas, n'a rien d'exceptionnelle. "J'ai vécu une situation un peu similaire durant laquelle j'ai surpris un voisin en train de me filmer en visio alors que je bronzais dans le jardin... J'ai rien osé faire et j'étais pourtant si mal. Je compte aller déposer une main courante à la gendarmerie dès sa réouverture", détaille une internaute. Edifiant.

Ils sont nombreux, les abus divers observés durant les semaines de confinement. Et face à tous ces porcs qu'il convient de balancer, Victoria Jadot l'affirme : "Je ne suis pas une proie". Exemplaire !