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"Moins de bons rôles !" : Kirsten Dunst dénonce l'âgisme dans le cinéma

Publié le Mardi 12 Mars 2024
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
Kirsten Dunst a refusé de se faire redresser les dents et Hollywood n'a pas kiffé
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"Pour être honnête, cela a été difficile pour moi... parce que j'ai besoin de me nourrir. Il y a définitivement moins de bons rôles pour les femmes de mon âge". Kirsten Dunst a posé les points sur les i en rappelant la réalité du sexisme à Hollywood.
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Le saviez-vous ? 65 % des Français considèrent que les films mettant en vedette des femmes de 50 ans et plus dans des rôles principaux sont "beaucoup trop rares". Oui oui. Et selon la même enquête (minutieusement concoctée par DisonsDemain & OpinionWay) 49% considèrent que plus les actrices vieillissent, moins elles sont visibles et valorisées.

Et cela, une actrice peut le confirmer ! Elle n'est pas française, mais Américaine. Les fans de Sofia Coppola, tous comme ceux de Lars Von Trier, l'admirent : il s'agit naturellement de la grande Kirsten Dunst. Celle qui pour tout un pan du public restera Mary Jane ou Marie Antoinette (au choix !) a justement déploré ce manque tragique de rôles une fois la cinquantaine actée. Ou, a minima, de rôles non stéréotypées. Vous avez dit "sexistes" ?

"Il y a définitivement moins de bons rôles pour les femmes de mon âge", a-t-elle clairement affirmé. "Je n'ai pas travaillé dans le cinéma pendant 2 ans car tous les rôles qu'on m'a confiés étaient celui de la mère triste !". Et la star ne s'arrête pas là dans sa dénonciation d'un phénomène : l'âgisme...

"Le plus dur..."

"Pour être honnête, cela a été difficile pour moi de ne pas travailler durant deux ans... parce que j'ai besoin de me nourrir", a poursuivi Kirsten Dunst, lucide. Remarques déplacées, mépris, exclusion...L'âgisme, le fait de discriminer les individus (et les femmes en bonne partie) une fois passé un certain âge, prend bien des formes. Et dans le cinéma, ce phénomène condamne les actrices au rang de femme invisible, ou clairement minorisé.

Halle Berry, Jamie Lee Curtis, Kate Winslet... On ne compte plus le nombre de consoeurs de Kirsten Dunst à avoir abordé ce sujet qui, heureusement, est de moins en moins tabou dans notre société.

On rappelle les mots lucides de l'étude citée plus haut à ce titre, et ceux d'Eléonore Quarré, directrice conseil chez OpinionWay : "Après 50 ans, les femmes ont tendance à disparaître au cinéma ou se retrouvent cantonnées à des rôles stéréotypés. Elles subissent une double peine : celle de l'âge et du genre. C'est la collusion entre âgisme et sexisme, et elle entraîne une invisibilisation massive pour les femmes, passé cet âge pivot".

"Malheureusement, cela vaut dans tous les domaines de la société y compris le milieu culturel. Sur petits et grands écrans, on a pu voir de (très) jeunes actrices, jouer le rôle de mères d'acteurs qui avaient 15 ans à peine de moins qu'elles (Rebecca Ferguson – 40 ans, et Timothée Chalamet – 27 ans), voire 2 ans seulement pour Olivia Cooke, 29 ans, qui interprétait la mère de Tom Glynn-Carn dans House of the Dragon, 27 ans".

Et en parler, c'est déjà tenter de faire bouger les lignes...