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Le fléau de l'antisémitisme perdure en France : les étudiants en témoignent

Publié le Vendredi 29 Septembre 2023
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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L'antisémistime, c'est cette "bête immonde" qui n'a pas dit son dernier mot. En 2023, cette haine fait des ravages. Et touche les nouvelles générations. Une enquête le démontre.
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Auteur du chef d'oeuvre La nuit (Editions de Minuit), le Prix Nobel et survivant de la Shoah Elie Wiesel a dit : "J'ai consacré ma vie entière à combattre la haine. La haine n'est jamais la solution, or l'antisémitisme c'est la haine la plus ancienne qui existe". Haine la plus ancienne, et qui malheureusement n'en finit pas de perdurer. Une nouvelle enquête le démontre.

Selon un sondage de l'Ifop, via l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), près d'un étudiant juif sur deux aurait déjà subi une injure antisémite. Plus précisément, ils sont 45%, les étudiants à en témoigner. 68% des Français juifs déclarent avoir déjà subi "moqueries et vexations", rapporte Le Parisien. L'enquête a été menée auprès d'un échantillon de 802 personnes, par questionnaire en ligne du 1 au 8 juin 2023.

Ce rapport relayé le 28 septembre nous apprend que ces violences, verbales, physiques, psychologiques, prennent majoritairement la forme de "remarques stigmatisantes sur les juifs" : à raison de 89%...

Inquiétant. Et ce n'est pas tout.

Une "bête immonde" encore tenace

D'autres précieuses infos abondent. Le changement d'établissement scolaire suite à un acte antisémite par exemple est une réalité : 4 % d'étudiants en témoignent. Ces actes antisémites ont majoritairement lieu à l'université, dans une salle de classe, mais aussi sur les réseaux sociaux (32 %) ou les soirées étudiantes (24 %). Tous les lieux de la vie étudiante donc. Tant et si bien que 36 % des étudiants ont déjà dissimulé leur judéité pour éviter la haine.

Comme le relate encore cette enquête détaillée, 45% assurent auprès de l'Ifop avoir déjà été victime "d'injures antisémites", 43% des attaques physiques et/ou verbales. Plus encore, ils sont 77 %, les sondés à affirmer que l'antisémitisme fait encore rage dans les universités. C'est déplorable.

Ce qui marque à travers les conclusions de ce rapport, c'est l'euphémisation constatée des violences antisémites.

Par exemple ? 80% des sondés témoignent avoir été sujets à des "blagues sur la Shoah". A l'instar du "Point Godwin" sur Internet, les "blagues antisémites" sont encore très banalisées. Et pas seulement sur les réseaux sociaux. Le sujet d'Israël également a fait l'objet de bien des attaques verbales, et des insultes.

L'antisémitisme ? Une "bête immonde" encore tenace.