Le Musée du Vagin de Londres réouvre enfin malgré la censure
Le Vagina Museum de Londres va rouvrir ses portes ce 19 mars, à Bethnal Green (Londres). Ce musée dédié au vagin fait depuis sa création il y a trois ans l'objet de nombreuses tentatives de censure. Premier musée du genre, le musée se retrouvait clôt en septembre dernier alors que le propriétaire des locaux loués, à Camden Market, avait décidé de le remplacer par... un magasin de vêtements.
Une triste nouvelle pour ce lieu à la fois artistique et pédagogique. Car comme le synthétise le magazine Stylist, le but du Vagina Museum a toujours été, depuis 2019, "de diffuser des connaissances et de sensibiliser à l'anatomie et à la santé gynécologiques, tout en donnant aux femmes la confiance nécessaire pour parler ouvertement des problèmes concernant leur vulve et leur vagin".
Un but libérateur donc. Mais qui n'a pas été sans mal.
Censure en ligne
Effectivement, rappelle Stylist, le musée a été soumis à une "censure quasi constante" en ligne pour son utilisation ouverte du mot "vagin", appellation qui déplaît aux réseaux sociaux, comme bien des choses ayant trait à l'intimité et l'anatomie féminines. "Il a fallu des semaines pour créer notre page TripAdvisor, et nous avons continué à être rejetés parce que notre nom contenait le mot 'vagin'", témoignent ses instigatrices.
Certaines critiques vantant les vertus du musée se sont mêmes vues invisibilisées de part leurs mentions trop appuyées du mot "vagin". Mais ce n'est pas tout. "Récemment, Instagram a même signalé des illustrations réalistes de vulves que nous avions republiées dans le cadre d'un partenariat", ont déploré les créatrices.
Une censure qui n'entache cependant pas l'enthousiasme de l'équipe du Vagina Museum. Celle-ci proposera pour la réouverture une mise à jour exceptionnelle de son exposition "Les règles : une brève histoire", qualifiée par le site Bustle de "remarquable".
Et Zoe Williams, responsable marketing, de rappeler à Stylist : "Même si la moitié du monde en a un et que la plupart d'entre nous en sont sortis, les vagins sont toujours incompris, avec une stigmatisation très réelle qui crée des problèmes évidents chez beaucoup de personnes". CQFD.
