"Les femmes doivent faire deux fois plus" : Nawell Madani s'exprime cash sur la charge mentale

Publié le Mardi 11 Avril 2023
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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"Les femmes doivent faire deux fois plus" : Nawell Madani s'exprime cash sur la charge mentale
"Quand t'es une femme tu dois en faire deux fois plus...". Invitée sur le plateau de l'émission "Quelle époque", l'actrice Nawell Madani, star de la nouvelle série Netflix "Jusqu'ici tout va bien", s'est exprimée sur une grande source d'inégalités dans le couple...
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On peut le voir à l'affiche de Jusqu'ici tout va bien, nouvelle série événement de Netflix dont elle est la star et la créatrice. L'actrice et réalisatrice Nawell Madani a fait couler de l'encre au détour de certains plateaux ces derniers jours le temps de cette promotion remarquée. Il faut dire qu'elle parle cash.

Ainsi le 6 avril dernier l'humoriste révélée par l'école du rire "Jamel Comedy Club", qui dans sa série incarne une journaliste de chaîne d'infos en continu, Fara Bentayeb, avait dénoncé sur les ondes d'Europe 1 le racisme du PAF : "Fara c'est une jeune journaliste qui a pour rêve de présenter le JT de TF1... Or, c'est pas parce qu'on a mis un black sur TF1 et Leïla Kaddour-Boudadi sur France 2 que ça y est, les choses ont changé...".

Et sur le plateau de l'émission Quelle Epoque le 8 avril dernier, c'est un autre sujet brûlant que l'actrice a décidé d'aborder : la charge mentale. Une source constante de disparités dans le couple...

"On en fait deux fois plus"

S'attardant sur le quotidien des mères de familles, l'actrice n'a pas mâché ses mots : "Les femmes qui arrivent et qui ont tous ces postes, elles sont mamans à côté. Et sont épouses. Nous, quand on rentre à la maison, on ne pose pas les pieds sous la table. Quand t'es une femme, tu dois faire deux fois plus...".

La charge mentale, c'est cet "épuisement silencieux" des femmes qui s'occupent des tâches domestiques (ménage, cuisine, literie, enfants) au sein du foyer sans que de l'autre côté du couple ne s'exprime la volonté concrète d'aider. Parfois, cela se caractérise aussi par le contentement exagéré de ces messieurs, attendant les couronnes de laurier pour avoir fait la vaisselle - là, on hésite entre rire et pleurer. Une situation que beaucoup connaissent.

"Mon mari quand je rentre à la maison, il me dit 't'as vu, je t'ai fait la vaisselle' ! Il ne me dit pas 'j'ai fait la vaisselle'. Le mec pense qu'il vit chez l'habitant !", s'est d'ailleurs amusée l'humoriste sur le plateau, sous les applaudissements nourris du public. Derrière l'humour, une réalité qui fâche : selon l'Observatoire des inégalités, 80 % des femmes consacreraient au moins une heure par jour à la cuisine ou au ménage contre seulement 36 % des hommes.

Une situation si globale hélas qu'elle s'observe partout en Europe. Mais parfois, les lignes bougent. Exemple ? En Espagne, un homme a du en mars dernier verser 200 000 euros de compensation financière à son ex-épouse... afin de rétribuer les tâches domestiques qu'il a choisi d'ignorer un quart de siècle durant. Sanctionner le non-partage des tâches domestiques ? Une idée défendue par Sandrine Rousseau... Et loin d'être absurde pour beaucoup.