4 trucs à piquer aux Scandinaves pour mieux s'épanouir au lit

Publié le Mercredi 20 Mai 2020
Pauline Machado
Par Pauline Machado Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
4 trucs à piquer aux Scandinaves
4 trucs à piquer aux Scandinaves
Leur aisance avec la nudité et la sexualité nous fascine, à tel point qu'on aimerait adopter quelques-uns de ces réflexes scandinaves dans notre intimité. Voici 4 façons de s'y adonner.
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On copiait déjà leurs habitudes healthy, leur déco et leur engagement écologique (ils ont inventé la honte de s'acheter des fringues), les Scandinaves auraient aussi tout compris au cul. Ou du moins, aux moyens de rendre la sexualité moins encombrée de préjugés nocifs. Forcément, on a voulu en savoir plus, pour nous aussi (mieux) s'épanouir au lit. Voici comment.

1- S'ouvrir davantage à la nudité

Dans les pays scandinaves, le fait d'être nu·e n'est pas aussi tabou qu'en France, ou que chez nos voisins latins. On ne vous dit pas que tout le monde se trimbale à poil dans la rue, mais plutôt que le corps n'y est pas diabolisé, ni moqué. Dans les vestiaires de la piscine par exemple, rares sont ceux et celles qui se cachent maladroitement sous des serviettes trop petites pour enfiler leurs sous-vêtements - qui finiront de toutes façons par tomber sur le carrelage mouillé, suivis de près par le bout de tissu qui camouflait notre pudeur. Et les bains publics dans le plus simple appareil sont courants.

A l'inverse de chez nous, "la nudité est tolérée partout sauf dans les endroits où elle est expressément interdite", explique Julien-Claude Pénégry, secrétaire général du comité régional Île-de-France pour la Fédération française de naturisme, à Slate.

Résultat : on comprend que toutes les silhouettes sont dans la nature, et on complexe moins de ne pas correspondre aux standards de beauté.

"L'ouverture à la nudité est tellement utile pour la positivité du corps", assure Leigh Norèn, sexologue suédoise, à Glamour UK. "Lorsque les gens, quel que soit leur âge, se déshabillent pour aller se baigner nus, cela crée une culture de la diversité corporelle. Être plus à l'aise avec la nudité signifie aussi être plus à l'aise avec son corps dans les situations sexuelles". Et plus on accepte son allure dévêtue indépendamment de nos rapports, plus on sera confortable sous les draps.

2- Parler cul franchement avec son entourage

Souvent, il y a deux équipes : celle qui n'y vas pas par quatre chemins, et celle qui trouve des métaphores approximatives pour dire "pénis" ou "vulve". Voire des emojis si la conversation se passe par écrans interposés (preuve de plus qu'elle reste difficile à aborder). Pourtant, c'est justement en discutant ouvertement, en partageant ses expériences, que l'on saura prendre en main son plaisir, mais aussi mettre l'accent sur le consentement.

Alors qu'en France, il a fallu se battre jusqu'en 2019 pour que cinq manuels de SVT sur sept représentent le clitoris correctement, en Suède, l'éducation est obligatoire depuis 1955. Il existe même une chanson (très entraînante) destinée aux 3 à 6 ans qui s'intitule Snoppen och snippan ("pénis et vagin", en français), et qui enseigne les organes génitaux avec des dessins animés mignons. "Il y a un niveau d'ouverture concernant le sexe qui est peu commun", explique la sexologue. "Cela se résume à une longue série de décisions et de lois historiques". Et cette législation libère.

3- Expliquer ce qui nous fait du bien à son·sa partenaire

"En Suède, le langage est très direct et va droit au but", décrit la spécialiste. En gros, plutôt que de s'éterniser par peur de froisser, ou d'avoir l'air trop directive, on exprime sans détour ce que l'on aime au lit, ce qu'on voudrait qu'il·elle nous fasse et comment. Rien à voir avec une autorité mal placée, au contraire, il s'agit plutôt de connaître son corps et ce qui nous excite.

Fini les ébats mitigés où l'on passe dix minutes à ne rien dire avant de replacer doucement la tête de l'autre (et sa langue) de notre cuisse à notre clitoris : on dit tout haut ce que l'on pense tout bas, on met fin à nos simulations par politesse et on se convainc que c'est en communiquant qu'on jouira plus facilement.

4- Explorer son clitoris

De notre côté de l'Europe, il prend de plus en plus de place dans l'espace public, et c'est tant mieux. Nécessaire, surtout. Car rappelons-le : d'après une étude du Haut Conseil à l'Egalité entre les femmes et les hommes datant de 2016, une Française sur 4 de moins de 15 ans ignore qu'elle possède un clitoris, et 83 % ne savent pas qu'il s'agit de l'organe du plaisir sexuel du corps féminin. Critique. Cette méconnaissance se reflète sur nos sexualités, et le rapport que l'on entretient avec son corps.

En Suède, les jeunes féministes se battent également pour une meilleure représentation du clitoris, et participent à ce que toutes les femmes soient pleinement conscientes de leur anatomie. De quoi nous encourager à découvrir la nôtre pour être incollable sur cette zone, nos envies, et mieux savoir les exprimer à notre partenaire.

Finalement, s'inspirer des Scandinaves revient simplement à revendiquer une sexualité libre et épanouie. Et s'il fallait d'autres arguments pour adopter le Scandi way of sex, en voici deux : LELO, la marque de (merveilleux) sextoys et Erika Lust, la pornographe féministe de talent, sont toutes les deux Suédoises. Alors on prend, sans hésiter.