Sommes-nous trop grossiers au boulot ?

Publié le Mercredi 20 Avril 2016
Charlotte Arce
Par Charlotte Arce Journaliste
Journaliste en charge des rubriques Société et Work
Sommes-nous grossiers au boulot ?
Sommes-nous grossiers au boulot ?
Grossiers, les Français ? La plate-forme digitale de travail Qapa s'est posé la question et réalisé une enquête montrant que nous sommes de plus en plus adeptes d'un langage fleuri sur notre lieu de travail.
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"Quel c** !", "fais c***** cet ordinateur !" ou encore "p***** !". Autant de grossièretés que l'on profère sans vergogne sur notre lieu de travail, si l'on en croit Qapa. La plate-forme spécialisée en recherche d'emploi a interrogé 18 150 Français pour connaître leurs habitudes en matière de gros mots. Résultat : nous sommes bien plus portés sur les insultes au travail qu'on voudrait le croire.

Les plus grossiers ? Les hommes. 27% d'entre eux affirment ainsi proférer des gros mots à chaque fois qu'ils font une grave erreur au travail et 53% de temps en temps. Les femmes ne sont pour leur part que 6% à dire "merde" quand elles se plantent (52% de temps en temps).

"Merde" indétrônable

Et quelles sont les insultes préférées des travailleurs ? En la matière, le classique "merde" reste indétrônable. 33% des femmes et 45 des hommes interrogés affirment l'utiliser fréquemment. Suivent "putain", plébiscité par 24% des femmes et 20%, puis "fais chier" (12% des femmes, 10% des hommes). Le très chaste "mince" ne récolte lui que 21% des voix chez les femmes et 10% chez les hommes.

Prompts à user d'un langage fleuri au bureau, les Français sont néanmoins plus frileux à l'idée de se montrer grossiers envers un.e collègue. 76% des femmes et 63% des hommes déclarent faire preuve de délicatesse et de courtoisie envers leurs collègues de travail, même quand ces derniers leur ont causé du tort à cause d'une erreur. En cas de dérapage et de sortie malencontreuse de propos injurieux sur leur lieu de travail, 42% des femmes ont déclaré regretter leur réaction "de temps en temps", tandis que 37% des hommes déclarent assumer leur propos.

Et être grossier a-t-il des vertus cathartiques ? Pas vraiment si l'on en croit les sondés. Seuls 42% des femmes et 37% des hommes se disent soulagés après avoir proféré insultes et gros mots. 58% des femmes et 63% des hommes considèrent quant à eux que cela ne sert strictement à rien. Pourtant, d'après la science, parler comme un charretier n'a pas que des inconvénients. Il s'avérerait même que les plus grossiers d'entre nous seraient aussi ceux qui ont le vocabulaire le plus étendu.

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