Mauricette, 78 ans, est la première personne vaccinée contre le Covid-19 en France

Publié le Lundi 28 Décembre 2020
Pauline Machado
Par Pauline Machado Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.
Mauricette, 78 ans, est la première personne vaccinée contre le Covid-19 en France
Mauricette, 78 ans, est la première personne vaccinée contre le Covid-19 en France
Dimanche 27 décembre, la première injection française du vaccin Pfizer-BioNTech contre le Covid-19 avait lieu à l'hôpital René-Muret, à Sevran (Seine-Saint-Denis). C'est Mauricette, patiente âgée de 78 ans, qui l'a reçue.
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"Même pas mal !", s'est exclamée Mauricette, 78 ans, juste après l'injection du vaccin Pfizer-BioNTech à l'hôpital René-Muret de Sevran (Seine-Saint-Denis), dimanche 27 décembre. "Je vais très bien. Des piqûres, j'en ai eu !", a poursuivi la septuagénaire, qui s'est affirmée "très émue" de cette intervention. Et il y a de quoi.

Mauricette est la première personne vaccinée de France contre le Covid-19, qui a jusqu'ici fait plus de 62 000 décès sur le territoire. Le caractère inédit de l'événement, les soignant·e·s qui l'entouraient n'ont pas manqué de le lui rappeler. "Je suis la vedette, alors !", a-t-elle rétorqué, non sans humour, devant un parterre de journalistes venu·e·s immortaliser l'instant.

Elle a par la suite été placée en observation pendant quinze minutes, afin de s'assurer qu'elle ne déclare pas de réactions allergiques. Protocole que devront respecter tou·te·s les patient·e·s à l'avenir.

"Un jour pour tous ceux qui ont laissé leur vie"

Après Mauricette, ce fut au tour du docteur Jean-Jacques Monsuez, cardiologue de l'hôpital René-Muret, de recevoir une dose, puis à sept autres volontaires de l'établissement. Là aussi, la procédure s'est déroulée avec une certaine émotion.

Aux caméras, le médecin a lancé : "C'est un jour pour tous ceux qui ont laissé leur vie dans ce truc-là depuis des mois. Je pense en particulier aux soignants", aux "quelques médecins qui ont laissé leur vie dans cette épidémie", a-t-il ajouté. "Je crois qu'il ne faut pas considérer cette épidémie comme banale, elle est contagieuse pour tous (...) tout le monde est menacé". Et de poursuivre : "Si ce vaccin peut nous permettre de vaincre ce virus, tant mieux".

Invité sur le plateau de BFM TV plus tard dans la journée, le docteur a confié aller "très bien". "Je n'ai pas de douleurs, pas de malaises". Le spécialiste a également insisté sur l'importance d'accompagner les patient·e·s vers ce vaccin. "Je ne vois pas pourquoi on laisserait les malades aller tous seuls, il y a des médecins en proposition d'y aller, on y va avec", a-t-il affirmé, précisant qu'"il y a une notion de devoir qui compte". Devant l'hésitation des Français·e·s à se faire vacciner, Jean-Jacques Monsuez concluait toutefois que "chacun doit décider pour lui".

"Il ne faut pas avoir peur"

Autre établissement à l'inaugurer : le centre gériatrique de Champmaillot, dépendant du CHU de Dijon. La Franche-Comté est actuellement la région la plus touchée de France, avec un taux d'incidence de 250 pour 100 000 habitant·e·s, qui atteint parfois 321 pour 100 000 habitant·e·s chez les plus de 65 ans, rapporte Franceinfo.

Dimanche 27 décembre, le professeur en gériatrie Pierre Jouanny et les résidents Daniel, 80 ans, et Alain, 92 ans, dont le consentement avait été recueilli dans le week-end, ont eux aussi été vaccinés. Le nonagénaire a d'ailleurs souhaité adresser quelques paroles rassurantes aux personnes qui appréhendent l'injection : "Ça ne fait pas mal. Il ne faut pas avoir peur, il ne faut pas hésiter. Ceux qui hésitent peuvent le faire sans crainte d'avoir mal".

"Ayons confiance en nos chercheurs et médecins. Nous sommes le pays des Lumières et de Pasteur, la raison et la science doivent nous guider", a de son côté tweeté Emmanuel Macron, le même jour. L'objectif du gouvernement : arriver, d'ici fin février, à un million de vacciné·e·s parmi les plus vulnérables (soignant·e·s et résident·e·s), dans les 7000 Ehpad et établissements assimilés.