Almira Skripchenko : les échecs le jour, le poker la nuit

Publié le Samedi 05 Novembre 2011
Almira Skripchenko : les échecs le jour, le poker la nuit
Almira Skripchenko : les échecs le jour, le poker la nuit
Dans cette photo : Alice Taglioni
Joueuse invétérée, Almira Skripchenko alias « Chessbaby », a grandi devant les tables d’échecs. Championne internationale, elle s’est tournée vers le poker et est devenue la meilleure joueuse française en moins de trois ans. Rencontre avant le lancement du Winamax Poker Tour, le 5 novembre à Paris.
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Terrafemina : Vous êtes à l’origine un grand maître des échecs. Comment êtes-vous devenue joueuse de poker ?

Almira Skripchenko : J’avais des amis joueurs d’échecs qui participaient à des tournois de poker régulièrement. Un jour je suis rentrée de tournoi, d’habitude nous partions au théâtre ou au cinéma, ce jour-là ils m’ont emmenée à un tournoi de poker. Ils m’ont appris dans le taxi, et finalement j’ai fini cinquième.

TF : Quelles qualités et aptitudes nécessaires aux échecs retrouvez-vous dans le poker ? Autrement dit, un bon joueur d’échecs fait-il forcément un bon joueur de poker ?

A. S. : Il y a des similitudes en effet. Un grand maître d’échecs possède un esprit analytique et stratégique, il est capable de se concentrer sur de longues périodes. Il sait aussi comment observer son adversaire, autant de qualités nécessaires à un joueur de poker. Les joueurs d’échecs sont également habitués à travailler beaucoup, à analyser les parties et à chercher à comprendre pour s’améliorer.

TF : Le bluff est-il une donnée essentielle aux échecs comme au poker ?

A. S. : Pas vraiment. En fait, cela m’a posé les plus grandes difficultés quand je me suis mise au poker. Je devais à la fois observer les autres et maîtriser ma propre nature. Plus on apprend, plus on comprend que le bluff est finalement très rationnel. Mais je commence à appliquer la notion de bluff aux échecs, pour déstabiliser mon adversaire.

TF : Et en tant que femme, se sent-on un peu seule dans le milieu du poker professionnel ?

A. S. : Quand j’ai commencé aux échecs j’étais la seule fille, et ça a évolué, c’est pareil au poker. J’ai beaucoup d’amies dans le monde du poker. Ce n’est pas toujours évident pour une femme de franchir la porte d’un cercle, elle se retrouve entourée d'hommes et doit se durcir. En tout cas pour ma part j’ai dû travailler sur moi-même pour accentuer mon côté « guerrière ».

TF : Vous faites partie des meilleurs joueurs de poker français, est-ce que ce type de carrière peut avoir une fin ? Est-ce qu’on se lasse un jour ?

A. S. : Non, je suis joueuse dans l’âme ! J’ai commencé les échecs à 5 ans ; je ne pourrai pas exister sans le jeu. Je ne pense pas qu’on s’en lasse. Peut-être que je donnerai des cours un jour… Mais le jeu fait partie de ma vie, chez moi nous jouons tout le temps, même avec ma fille de 5 ans, au Backgammon ou au Trivial Pursuit…


Almira Skripchenko jouera la première étape du Winamax Poker Tour 2011/2012,
Le 5 novembre au Parc de la Villette à Paris, avec à sa table Alice Taglioni.
Plus d’infos sur Winamax

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