Sexisme de rue, sexisme de Une : quand on inverse les rôles, c'est plus drôle

Publié le Lundi 07 Avril 2014
Sexisme de rue, sexisme de Une : quand on inverse les rôles, c'est plus drôle
Sexisme de rue, sexisme de Une : quand on inverse les rôles, c'est plus drôle
Dans cette photo : Miranda Kerr
Une semaine après l'émoi suscité par l'édition britannique du dernier « GQ » montrant une Miranda Kerr quasi-nue en couverture, un groupe d'artistes australiens a décidé de dénoncer l'hyper-sexualisation du corps des femmes dans les médias. Dans le même temps, une journaliste britannique s'est amusée à soumettre des hommes rencontrés par hasard aux remarques et commentaires machistes auxquels les femmes sont quotidiennement confrontées. La guerre contre le sexisme par le détournement du sexisme est déclarée.
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On ne cesse de le répéter : dans les médias les femmes sont trop souvent victimes de sexisme. Quand ce n'est pas au travers des commentaires stéréotypés sur leurs (in)capacités à faire telle ou telle chose, c'est leur image qui est hyper-sexualisée. Dernière preuve en date avec le numéro d'avril du magazine GQ britannique. En couverture, Miranda Kerr pose nue ou presque. À l'intérieur, même constat, le mensuel publie une série de photos montrant l'ancienne égérie de Victoria's Secret enchaînant des poses plus lascives et sexy les unes que les autres, et les déclarations provocantes dans l'interview qui accompagne le shooting.

« Si un homme parlait de masturbation dans un magazine, ce serait totalement différent »

Une publication qui a donné des idées au duo d'artistes Bondi Hipsters. Ces derniers ont recrée la série de clichés en remplaçant la plantureuse ex-épouse d'Orlando Bloom par un sujet masculin à la pilosité particulièrement développée, Dom Nader, l'un des membres du groupe australien. Le résultat est un shooting très proche de l'original mais totalement grotesque ; d'autant que les clichés – publiés sur Facebook - ont été légendés avec quelques-unes des déclarations de Miranda Kerr quant à son rapport au sexe. Parmi celles-ci : « J'apprécie autant les hommes que les femmes, j'ai envie d'explorer, il ne faut jamais dire jamais », « Depuis que je fais moins l'amour, mon corps n'est plus aussi tonique » ou encore « le sexe aide à sculpter mes bras et mes abdos ». Toutefois, et bien qu'elle prête à sourire, cette initiative véhicule un vrai message ainsi que l'a expliqué Christiaan Van Vuuren, l'un des Bondi Hipsters, au Huffington Post anglais. « Le shooting de Miranda Kerr est un parfait exemple de l'hyper-sexualisation du corps des femmes dans le monde de la mode. Bizarrement, si c'était un homme qui parlait d'ouverture sexuelle ou de masturbation dans un magazine, ce serait totalement différent. On n'a pas l'habitude de voir ça dans les médias », a-t-il rappelé.

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Quand les hommes sont victimes de sexisme ordinaire

Mais si les médias sont loin d'être exemplaires en la matière, c'est bien dans la rue et dans la vie quotidienne que le sexisme ordinaire est le plus présent. D'ailleurs, en Angleterre, le compte Twitter @EverydaySexism invite les femmes à raconter les situations et expériences machistes auxquelles elles ont été confrontés. Autant de récits qui ont donné lieu à un petit film qui se propose d'inverser les rôles entre les hommes et les femmes. Dans la vidéo de quatre minutes environ posté sur le site du Guardian, Leah Green se balade dans la capitale britannique et soumet les hommes qu'elle rencontre aux remarques sexistes dont les femmes font quotidiennement l'objet. Visiblement mal à l'aise, tous semblent douter de l'état mental de celle qui est en réalité productrice pour le quotidien anglais. Alors messieurs, comment se sent-on dans nos escarpins ?