"Il était temps !" : Daniel Auteuil salue le courage des victimes et la vague #MeToo
Daniel Auteuil a la parole discrète, mais éloquente.
Et empathique. En novembre dernier, l'interprète d'Ugolin avait partagé son "admiration" pour le courage de son ex compagne, Emmanuelle Béart. Dans le documentaire "Un silence si bruyant", diffusé sur M6 le 24 septembre 2023, l'actrice était revenue sur l'inceste dont elle a été victime à l'âge de 11 ans... Et jusqu'à ses 15 ans. Un témoignage qui renvoie au mouvement #MeTooInceste.
En 2024, la sensibilisation du comédien à ces enjeux de société, intimes et politiques, se développe d'autant plus. Invité sur France Inter ce 10 janvier à l'occasion de la sortie du film Un silence de Joachim Lafosse, abordant les mêmes thématiques, Daniel Auteuil a ainsi affirmé : "Toutes ces paroles de femmes, de plaignantes, sont absolument bouleversantes".
Et ne s'est pas arrêté là...
Un soutien évident au mouvement #MeToo ?
"J'ai été très touché par ce documentaire. Emmanuelle m'a montré le film bien avant qu'il sorte, et j'ai été bouleversé par ce besoin d'aller raconter cette histoire après tout ce temps. Il était temps, peut-être, que ces choses-là arrivent", a développé Daniel Auteuil au micro de Léa Salamé.
On peut voir là un soutien évident au mouvement #MeToo, et à la libération de la parole engendrée par cet élan sororal. Libération de la parole, et de l'écoute, face au fléau des violences sexistes et sexuelles. "C'est inhérent à toutes les professions, tous les milieux. C'est quelque chose qui a toujours existé malheureusement, et encore une fois, dans tous les métiers. Je n'aime pas qu'on stigmatise le cinéma, parce que c'est partout pareil"
A propos de "l'affaire Depardieu" d'ailleurs, Daniel Auteuil a tenu à ajouter, par ailleurs : "Je ne suis ni procureur, ni avocat, ni journaliste... Mon témoignage n'apporterait rien de particulier, étant donné que j'ai pas envie d'ajouter du bruit au bruit et que je ne connais pas ces dossiers. Mais encore une fois : je soutiens les paroles, et je revendique ces paroles de femmes".
Des mots qui ont le mérite d'être clairs. Et témoignent d'une regrettable rareté à l'heure où une "contre pétition" à propos de ladite affaire suscite tout de même une cinquantaine de signatures émanant d'artistes "du milieu". La simple évocation des plaignantes, par ailleurs, semble faire office de tabou lorsque l'on observe les prises de paroles médiatiques de certains comédiens, d'une certaine génération. A ce titre, Daniel Auteuil détonne.
