Une Argentine épouse le meurtrier de sa sœur jumelle le jour de la Saint-Valentin

Publié le Mardi 19 Février 2013
Une Argentine épouse le meurtrier de sa sœur jumelle le jour de la Saint-Valentin
Une Argentine épouse le meurtrier de sa sœur jumelle le jour de la Saint-Valentin
Dans cette photo : Nicolas Duvauchelle
Ce mariage, célébré le jour de la Saint-Valentin, a indigné la population d'une ville d'Argentine. Une femme a épousé le meurtrier de sa sœur jumelle condamné à 13 ans de prison. Reniée par ses parents, la jeune femme est convaincue de l'innocence de son mari.
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Deux jeunes mariés, qui ont échangé leurs vœux à Pico Truncado une ville pétrolière d'Argentine, ont reçu des pierres et des œufs à la place du riz traditionnel à leur sortie de la mairie et pour cause : le mariage n'avait rien d’ordinaire. La cérémonie a uni Edith Casas, 22 ans, et Victor Cingolani, 28 ans, ex-petit ami et meurtrier de la sœur jumelle de la mariée, Johana Casas.

En 2010, Johana Casas est retrouvée avec deux balles dans la poitrine. Les soupçons se portent immédiatement sur deux hommes : Marco Diaz, voisin et amoureux de la victime, et Victor Cingolani, l’ex-petit ami. Si le premier est relâché pour absence de preuves, le second est condamné à 13 ans de prison alors qu’il clame son innocence. Coupable aux yeux de la justice argentine et de la famille de la victime, Victor Cingolani est innocent pour Edith Casas, la sœur jumelle de la jeune femme assassinée. Pendant le procès, elle est tombée amoureuse de lui et est persuadée qu'il n’est pas responsable du crime.

Sollicitée par la presse avant son mariage, Edith Casas a expliqué « vouloir former une famille avec Victor », en attendant que « le véritable coupable paie ». La justice a fait examiner Edith pour éventuellement déceler une pathologie mentale mais la jeune femme n’a présenté aucun trouble psychologique. Les parents des jumelles affirment que Victor Cingolani est « un psychopathe » et « le véritable assassin ». La mère d’Edith craint le pire : « Je suis persuadée qu’elle est menacée par sa famille. J’ai peur que quelque chose lui arrive car c’est un tueur et un manipulateur ». Son père considère, lui, qu'il a aussi perdu sa seconde fille : « Pour moi, les deux jumelles sont mortes. Johana est avec Dieu et Edith avec le diable ».

Le jour de la cérémonie, qui s’est déroulée le 14 février pour la Saint-Valentin, des agents de police anti-émeute en plus des gardiens présents pour ramener le marié en prison ont dû être mobilisés. Une vingtaine de personnes ont jeté des œufs et des pierres sur les mariés. « La cérémonie entre Victor Cingolani et Edith Casas a été brève, ça a duré entre 15 et 20 minutes », a indiqué sous couvert d’anonymat un employé de la mairie. « Il y avait des proches du marié, mais pas d’elle ».

Salima Bahia

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