"Les baby blues peuvent être coriaces" : Mélanie Thierry aborde sa dépression post-partum
La parole se libère depuis plusieurs années sur les mois qui suivent l'accouchement. Et plus précisément, le baby blues et la dépression post-partum. Deux phénomènes différents qui nécessitent une attention particulière et un accompagnement personnalisé des mères.
Récemment, c'est l'actrice Mélanie Thierry, maman de deux garçons qu'elle a eus avec son compagnon, le chanteur Raphaël, en 2008 et en 2013, qui s'est exprimée à ce sujet. Elle explique les émotions incontrôlables et difficiles qu'elle a ressenties à la naissance du premier, et comment elle a pu sortir de cette phase grâce à son rôle dans Le dernier pour la route, de Philippe Godeau.
"[Le film] a été salvateur pour moi, parce que je venais d'accoucher de mon premier, que j'ai eu un vilain méchant coup de blues, un baby blues", raconte-t-elle sur France Inter, dans l'émission La Bande Originale. "J'avais un peu peur de m'emparer de ce personnage un peu borderline et fragile. Mais finalement, ça m'a remis sur pied de travailler, d'avoir foi en un film."
Elle poursuit : "Je suis revenue à la lumière comme mon personnage d'une certaine façon. Après, j'allais pas mal non plus mais on sait bien que les baby blues peuvent être coriaces parfois. Ça arrive. Il faut juste se réadapter, hormonalement, qu'on remettre un peu les niveaux... À niveau. Et ce n'est pas grave."
Un état émotionnel répandu à prendre en charge
"Pas grave" mais surtout extrêmement répandu. D'après, le docteur Michel Dugnat, pédopsychiatre au sein de deux unités mères-bébés à Marseille et Avignon, le baby blues touche 80 % des femmes, affirme-t-il auprès de La Maison des Maternelles.
"Le baby blues est purement physiologique car il est dû à l'effondrement hormonal après l'accouchement", développe le spécialiste. "Généralement il se manifeste à partir du troisième jour qui suit l'accouchement, ce qui correspond, souvent, à la sortie de maternité. L'expérience de la maternité et l'épreuve de la naissance dépassent les expériences habituelles : baisse d'hormones, état de fatigue, manque de sommeil, parfois difficulté d'allaitement... Le baby blues dure 1 semaine à 10 jours."
Les mots de Mélanie Thierry, qui sauront certainement rassurer nombreuses concernées, illustrent bien le parcours compliqué que peut représenter la maternité, et l'importance pour les jeunes mamans d'être entourées par des personnes compétentes.
