Psychiatrie : Le Sénat examine la réforme de l'hospitalisation d'office

Publié le Mardi 10 Mai 2011
Psychiatrie : Le Sénat examine la réforme de l'hospitalisation d'office
Psychiatrie : Le Sénat examine la réforme de l'hospitalisation d'office
Dans cette photo : Nicolas Sarkozy
Les psychiatres sont en grève aujourd'hui pour dénoncer le projet de loi qui réforme l'hospitalisation d'office : examiné aujourd’hui au Sénat, le texte limite les sorties d’essai, facilite l'hospitalisation et crée l'obligation de soins en ambulatoire.
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Les psychiatres, emmenés par la fronde du « collectif des 39 contre La Nuit Sécuritaire », ne baissent pas les armes face au projet de loi de réforme des soins sous contrainte en psychiatrie. Adopté à l’Assemblée nationale, ce texte renforce le dispositif de sécurité autour des personnes souffrant de troubles mentaux, et doit être débattu au Sénat cet après-midi.
Le projet prévoit de mettre fin aux sorties d’essai de plus de 12 heures, il crée une nouvelle possibilité pour le préfet d’interner une personne de force, si elle représente un « péril grave et imminent » pour elle-même. Une hospitalisation forcée qui s’ouvrirait par 72 heures d’observation (actuellement ce délai est de 48 heures), avant une décision sur la prise en charge en continu. Le texte instaure également la possibilité de contraindre le patient à se soigner, même à domicile, sous peine d’être hospitalisé de force par le préfet.
Des dispositions jugées dangereuses, « plus sécuritaires que sanitaires et inapplicables », selon les praticiens, qui ont annoncé un mouvement de grève et une manifestation devant le Sénat aujourd’hui même. « Cette loi facilite les conditions d'entrée et complique les sorties », déclare le Dr Poli à l’AFP. Le collectif rappelle que ce projet de loi est né de la peur : après le meurtre d’un étudiant à Grenoble par un schizophrène en décembre 2008, Nicolas Sarkozy avait demandé une réforme. Et les médecins de rappeler que tous les schizophrènes ne sont pas des assassins en puissance.
Chaque année 70.000 personnes sont hospitalisées de force, soit à la demande d'un tiers (60.000 cas) ou d'office, en cas d'atteinte « à la sûreté des personnes » ou « à l'ordre public » (10.000 cas).

(Source : AFP)

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