Licenciée pendant son congé parental, elle obtient 240 000 euros
Publié le 10 décembre 2012 à 09:41
Par Laure Gamaury
Cathy de Nitto, une salariée des Fermettes du midi, vient d'obtenir 240 000 euros de dommages et intérêts pour licenciement discriminatoire devant la cour d'appel de Montpellier. Renvoyée pour « faute grave » alors qu'elle était en congé parental, la quadragénaire, soutenue par le Défenseur des droits, se battait depuis trois ans contre son ex-employeur.
Licenciée pendant son congé parental, elle obtient 240 000 euros Licenciée pendant son congé parental, elle obtient 240 000 euros© iStockphoto
La suite après la publicité


Cathy de Nitto a gagné en appel contre son employeur et vient d’obtenir 240 000 euros de dommages et intérêts pour licenciement discriminatoire. Créatrice de la société de charpentes Les fermettes du midi en 1996, elle vend ensuite ses parts à Sofipart qui les cède au groupe britannique Wolseley. Mais la quadragénaire reste directrice d’agence de l’entreprise. Jusqu’en 2008. À cette époque, elle demande neuf mois de congé parental. Une requête qui contrarie son employeur : « On m’a prévenu qu’on ne me réintégrerait pas à mon retour ».

Mais Cathy de Nitto insiste et arrive à ses fins en décembre. Un remplaçant est embauché en CDI, le retour de Cathy de Nitto n’est donc pas prévu. Pendant la durée de son congé, elle reste en contact avec son successeur temporaire et ses collègues, « Je passais quelquefois à l'agence saluer les employés ». La direction réprouve cette attitude et l’accuse de débaucher les salariés, avant de lui signifier son licenciement pour « faute grave » en quelques semaines.

Licenciement « nul » et « sans cause réelle »

Cathy de Nitto saisit alors le conseil des prud’hommes de Sète. En janvier 2011, il lui donne raison : le licenciement est « nul » et « sans cause réelle ». Son employeur lui doit 175 000 euros de dommages et intérêts. Mais il saisit la cour d’appel. À cette étape du processus, la plaignante demande l’aide du Défenseur des droits qui souligne que le licenciement de Cathy de Nitto est jugé « abusif » mais pas « discriminatoire ». Or selon Slimane Laoufi, chef du pôle emploi-privé du Défenseur des droits, « le caractère discriminatoire était évident. À partir du moment où la salariée a annoncé son congé parental, on ne souhaitait pas qu'elle revienne ».

Sur les 240 000 euros obtenus par Cathy de Nitto, 20 000 euros sont spécialement dédiés à la réparation de la discrimination en raison de la situation familiale. Un jugement qui pourrait faire jurisprudence selon Me Rocheblave, avocat de la plaignante : « C'est un record, surtout quand on sait que d'habitude les victimes reçoivent entre 1 000 et 5 000 euros pour ce genre de préjudices ».

Crédit photo : iStockphoto

VOIR AUSSI

Cannes : licenciée pour défaut de sourire, l'employée obtient gain de cause
Prada : une salariée licenciée à cause de son poids perd son procès
Nadine Morano a-t-elle fait licencier une vendeuse après un accrochage ?
Baby Loup : le parquet général approuve le licenciement

Mots clés
Société emploi discrimination maternité justice
Les articles similaires
Féminicide : pourquoi Jonathann Daval porte-t-il plainte contre son ex belle famille ? play_circle
Société
Féminicide : pourquoi Jonathann Daval porte-t-il plainte contre son ex belle famille ?
22 février 2024
"Ne pas devenir mère n'est pas un échec !" : Natoo se confie sans filtre sur le désir de maternité play_circle
Société
"Ne pas devenir mère n'est pas un échec !" : Natoo se confie sans filtre sur le désir de maternité
27 mai 2024
Dernières actualités
"J'ai fait une fausse couche" : Eve Angeli brise un tabou et se confie sur "le choc" de sa vie
Santé
"J'ai fait une fausse couche" : Eve Angeli brise un tabou et se confie sur "le choc" de sa vie
10 juillet 2024
Et si Sandrine Rousseau était la future présidente de l'Assemblée Nationale ? play_circle
Société
Et si Sandrine Rousseau était la future présidente de l'Assemblée Nationale ?
9 juillet 2024
Dernières news