Femen : la réponse des femmes musulmanes au Topless Jihad Day

Publié le Lundi 08 Avril 2013
Femen : la réponse des femmes musulmanes au Topless Jihad Day
Femen : la réponse des femmes musulmanes au Topless Jihad Day
Musulmane et féministe : une combinaison qui semble impossible aux Femen mais qui est revendiquée sur les réseaux sociaux par des femmes fières de leur religion, offensée par le Topless Jihad Day.
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Une réponse des musulmanes aux initiatives des Femen est apparue sur les réseaux sociaux depuis quelques jours, en réponse au « Topless Jihad Day », inauguré le 3 avril dernier en Europe par le groupe de sextremistes. Cette journée visait à soutenir Amina Tyler, la Femen tunisienne retenue captive par sa famille après avoir posté une photo d’elle seins nus et portant l'inscription « Fuck your morals » sur le corps. Les Femen avaient également brûlé un drapeau salafiste devant la Grande Mosquée de Paris, toujours « en soutien » à Amina, qui a critiqué ce geste, précisant qu’il insultait tous les musulmans dans une interview donnée à Canal +.

Un féminisme colonialiste?

Les actions coup de poing extrêmes et violentes des Femen ne sont pas vraiment au goût de ces musulmanes qui ont souhaité faire entendre leur voix sur Internet via le hashtag #MuslimahPride (« fierté musulmane ») mais aussi sur une page Facebook nommée « Muslimah Pride Day ». Un refus de l’amalgame des Femen entre islam et extrémisme qui dénonce l’approche « colonialiste » des militantes aux seins nus. Les administratrices de la page invitent les musulmanes à exprimer leur fierté : « Nous nous opposons à la façon dont nous sommes décrites par l’Occident », expliquent-elles. Ainsi, @KarimaB_ tweete « l’islam est MA liberté » tandis que @Sanaa_Sultan tient à rassurer les militantes Femen : « I DO NOT need saving » (« Je n'ai pas besoin d'être sauvée »). Sur Facebook, les musulmanes ont posté des photos d’elles, voilées ou non, tenant des pancartes revendicatrices.

Les Femen restent implacables

Le Huffington Post a contacté la leader du mouvement Femen, Inna Shevchenko, qui reste ferme sur ses positions, arguant que ces femmes musulmanes « disent sur leurs pancartes qu’elles n’ont pas besoin d’être libérées, mais [que] leurs yeux disent "aidez-moi" ».  Elle s'estime fière de « porter des idées progressistes ». Ayesha Latif, une des instigatrices des « Muslim Women against Femen », dénonce, elle, le racisme de celles qui considèrent les musulmanes comme des « créatures soumises, contrôlées par les hommes ».

Victoria Houssay

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