Pourquoi 58% des Français disent-ils encore “oui à l’Europe” ?

Publié le Dimanche 27 Avril 2014
Pourquoi 58% des Français disent-ils encore “oui à l’Europe” ?
Pourquoi 58% des Français disent-ils encore “oui à l’Europe” ?
À un mois seulement des élections européennes, 58% des Français estiment que le pays bénéficie de son appartenance à l’UE, selon un sondage Ifop/le JDD paru dimanche 27 avril. Malgré la crainte d’une poussée du FN, le sondage montre qu’une grande majorité des Français n’ont pas encore tourné le dos à l’Europe.
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« Compte tenu du poids croissant des autres Etats-continents, de la nécessité d'agir unis pour être forts, la gestion doit être simplifiée […] mais la démolition de l'Europe, comme certains partis le proposent, affaiblirait les Etats membres, donc la France et les Français », a réagi Laurent Fabius dans les colonnes du Parisien ce matin. Selon le sondage Ifop/le JDD, en effet, si la proportion des personnes favorables à l’Union Européenne s’est érodée au cours de ces dernières années, elle reste encore très forte. Mais c’est une europe différente que souhaitent les Français.

Les Français veulent plus d’Europe dans certains domaines

Sur la question des transferts de souveraineté, 70% des personnes interrogées souhaiteraient que l’Europe s’occupe des questions de défense et tranche l’envoi de troupes à l’étranger. 65% sont favorables à la mise en place d’une véritable diplomatie européenne. Idem sur la question de l’immigration: 58% des sondés souhaitent que cette question soit traitée au niveau des vingt-sept. En revanche, d’autres questions, comme la politique économique, sont nettement plus clivantes: le transfert des compétences économiques à l’UE ne recueille l’assentiment que de 40% des ouvriers (contre 70% des cadres).

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Au delà de ces questions, quelle Europe les Français (et le européens) souhaitent-ils? On constate une forte divergence de vision entre les deux partis de gouvernement. Un article paru vendredi dans le Figaro met ainsi en lumière les écarts d’objectifs en termes d’intégration des pays de l’Union Européenne. Le polytechnicien Vincent Le Biez (UMP) y propose une Europe multiple dans laquelle certains pays seraient plus intégrés que d’autres, certaines compétences davantage partagées avec certains. Le crédo est partagé au sein de l’UMP. Pour le Parti Socialiste en revanche, le désaveu de certains français vis à vis de l’Europe pourrait trouver sa solution dans la mise en place de davantage de démocratie dans les institutions européennes. Pas question ici d’une Europe à géométrie variable, mais plutôt d'un objectif d’Europe, fédération d’Etats-Nations et protectrice des citoyens.