Affaire Neyret : nouvelle plainte contre les méthodes du superflic

Publié le Vendredi 07 Octobre 2011
Après les doutes émis par l'avocat de Toni Musulin sur la probité de l'ex-numéro 2 de la PJ lyonnaise Michel Neyret, c'est au tour de François Saint-Pierre, l'avocat d'un bureau de change lyonnais, de remettre en question les méthodes policières du commissaire dans une affaire de braquage.
À lire aussi


Pour bien comprendre ce qui est reproché à Michel Neyret, il faut revenir sur ce fameux braquage. Samedi 24 septembre 2010 à Lyon, cinq hommes cagoulés armés de Kalashnikov sortent à toute vitesse d’un bureau de change. Les voyous, qui s’enfuient en voiture avec 100 000 euros, prennent un passant en otage. Ils tirent ensuite sur un véhicule qui menace d’entraver leur fuite et blessent son passager à la jambe. L’un des braqueurs est arrêté quelques jours plus tard, ses complices dans les mois qui suivent.

Selon l’hebdomadaire Le Point, les hommes du commissaire Neyret auraient ce jour-là assisté au braquage sans rien faire. Pire encore, le journal ajoute que les policiers pistaient les braqueurs depuis 11 jours mais n’étaient pas intervenus pour « prendre les voyous en flagrant délit afin de les condamner plus durement » selon les explications d’alors du commissaire Neyret. Mais ce ne fut pas le cas, « c’était beaucoup trop dangereux, on craignait qu’ils n’aient encore un otage » avaient également déclaré le commissaire et le procureur de la République de Lyon, Marc Désert. L’avocat du bureau de change Global Cash, François Saint-Pierre, dénonce donc aujourd’hui les méthodes policières de Neyret dans cette affaire et la prise de risque insensée « Certes, je comprends qu’en terme de gloire c’est mieux de prendre les voyous en flagrant délit, et de les envoyer en assises plutôt qu’en correctionnelle, mais ce jour-là, on a frôlé le pire. On a fait courir des risques énormes aux commerçants et aux passants ». D’après l’avocat, après le casse, les hommes de Neyret étaient pourtant prêts à bloquer le véhicule des voyous, « Tout était en place, ils ne l’ont pas fait, c’est incompréhensible et mystérieux. Dans les mois qui ont suivis, c’est parce qu’on a hurlé qu’ils ont arrêté les gars. »

En outre, Le Point rapporte que plusieurs policiers ont déclaré que Neyret leur mettait la pression et leur avait demandé, début 2010, de « récupérer de la drogue » saisie dans une affaire avant qu’elle ne soit détruite.

Alexandre Roux

(source : lepoint.fr)
Crédit photo : AFP/Archives


VOIR AUSSI

Affaire Neyret : « Il n’y a pas de police sans indicateurs »
PJ de Lyon : le parquet requiert la prison pour Michel Neyret
Corruption à la PJ de Lyon : vers la mise en examen de Michel Neyret
Le numéro 2 de la PJ lyonnaise interpellé pour corruption