Ce que nous apprend la surprenante sexualité des hyènes et des éléphantes

Publié le Lundi 24 Mars 2014
Ce que nous apprend la surprenante sexualité des hyènes et des éléphantes
Ce que nous apprend la surprenante sexualité des hyènes et des éléphantes
Hyènes et éléphantes vivent dans des sociétés matriarcales. Un état de fait sans aucun doute lié à leur anatomie bien particulière.
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Tout le monde le reconnaît aujourd'hui : la sexualité des animaux suit les besoins de l'évolution et est extraordinairement variée, et dépasse souvent notre imagination (les chimpanzés se prostituent pour qu'on leur enlève les poux, les kangourous femelles ont trois vagins et les mâles des doubles pénis, les requins blancs aiment mordre leurs partenaires, les chauves-souris femelles font des fellations pour prolonger l'acte, les chimpanzés préfèrent des partenaires féminines plus âgées car plus expertes, les crocodiles mâles commencent leurs danses amoureuses en faisant des bulles dans l'eau tandis que les femelles ont des embryons qui peuvent contenir des gênes de plusieurs mâles ... ). Mais ce sont les éléphantes et les hyènes qui sont les plus étonnantes.

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Les hyènes vivent en sociétés matriarcales. Les femelles, plus grandes et plus agressives que les mâles grâce à un taux de testostérone plus élevé, ont aussi un clitoris impossible à différencier du pénis du mâle, qui pend à l'extérieur de la même manière. La chef du troupeau oblige les dominés à se plier à une régulière inspection de leurs organes génitaux, et transmet son pouvoir à sa progéniture femelle (s'il y en a plusieurs, la plus dominante se débarrassera des autres). Lorsque la femelle le désire, elle a des rapports avec un mâle. Son anatomie ne permet pas qu'il en soit autrement, car elle doit d'abord s'accommoder de la position de son clitoris pour pouvoir être pénétrée, le vagin (comme le canal urogénital) passent par le clitoris.

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La vie des éléphants est également sous régime matriarcal. Les mâles sont éjectés du troupeau à l'âge adulte, mais lorsqu’une femelle est en chaleur (environ 5 rapports sexuels par jour), les plus âgées du troupeau décident de laisser s'approcher un mâle. En période de rut, les tempes des mâles enflent et sécrètent un liquide odoriférant, riche en testostérone, qui coule le long de leurs joues et les rend très agressifs. Comme chez les hyènes, aucune femelle ne peut être contrainte sexuellement, d'autant que sa vulve n'est pas cachée sous sa queue mais sur le ventre. Son vagin est très long (entre 70 et 90cm, le pénis de l'éléphant dépassant facilement le mètre) et son clitoris également assez grand (environ 40 cm) pour qu'il soit difficile d'identifier si l'animal est mâle ou femelle.

Carin Bondar, biologiste américaine spécialisée dans les sexualités animales, et auteur de « The Nature of Human Nature » (la nature de la nature humaine), et productrice et présentatrice pour des chaînes de télévisions scientifiques et auteur de la web série « Wild Sex » (plus de 12 millions de vues !) déclarait récemment sur TED.com que chez les hyènes, le statut social des mâles est si bas, qu'ils ne sont même pas autorisés à tuer pour se nourrir, ils doivent attendre les restes des femelles. « Il semble que si le mâle perd le pouvoir qu'il peut exercer par son pénis, il perd aussi son statut social. (…) Les stratégies sexuelles et les structures reproductives que nous voyons dans le règne animal dictent la façon dont les mâles et les femelles se comportent ensemble, ce qui dicte également ensuite la manière dont s'organise les populations, les sociétés, et comment elles évoluent. »

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Et au-delà, sans chercher à imiter le monde animal, il est intéressant de remarquer la fragilité des pouvoirs, tributaires de taux de testostérone, et la puissance du clitoris, quand il n'est pas nié et fait pleinement partie de la sexualite?.