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Octobre rose : quand la planète souffre, le corps des femmes aussi

Publié le Vendredi 13 Octobre 2023
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
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La pollution serait-elle synonyme de risques exacerbés de cancer du sein ? C'est en tout cas ce que suggère une accablante étude... A lire en ce mois d'Octobre rose.
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La santé de la planète est étroitement liée à celle des femmes.

Cela, on le savait déjà. En 2021, une étude publiée dans la revue Frontiers in Public Health et conçue par des scientifiques de l'université de Shanghai nous l'apprenait par exemple : la pollution serait en partie responsable des douleurs de règles. Et puisqu'il est question de pollution, venons-en au fait !

Une toute nouvelle menée par le centre de recherche Léon-Bérard à Lyon auprès de pas moins de 10 000 patientes sur trois décennies successives suggère que la qualité de l'air influerait également... Sur les risques de cancer du sein.

Une donnée capitale à avoir à l'esprit en ce mois d'Octobre rose, période de sensibilisation majeure.

On vous explique tout.

Comment l'expliquer ?

Selon cette étude scientifique, directement basée sur des observations épidémiologiques et environnementales, qui dit polluants environnementaux, comme le dioxyde d'azote, dirait risques accrus chez les femmes de développer un cancer du sein. Mais de quels polluants en particulier parle-t-on au juste ?

C'est simple : il sera autant question dans cette étude du dioxyde d'azote, directement associé au trafic routier, et du Benzo[a]pyrène, que l'on trouve dans la fumée de cigarette, les vapeurs des pots d'échappement et les viandes grillées, que les particules fines (PM2.5), "issues du chauffage au bois et" des carburants routier", comme l'énumère cet état des lieux accablant du journal Libération.

Les risques exacerbés de cancer du sein peuvent dès lors aller de 8... A 15 %. Selon les polluants concernés, des particules fines au benzo[a]pyrène (BaP).

Mais des polluants parmi tous détiennent la "Palme".

Ces polluants des plus mortifères, ce sont les polychlorobiphényles. On le désigne sous le nom scientifique de PCB153. Ils prennent notamment place dans les combustions industrielles. Les polychlorobiphényles augmenteraient les risques de cancer du sein... De +19 % ! Hautement cancérigène donc.

Un chiffre vertigineux. L'Anses - Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, analyse également ainsi les effets de ces polluants au long terme : "en ce qui concerne une exposition chronique, les manifestations les plus préoccupantes liées aux PCB sont des effets neuro-comportementaux : de tels effets ont été observés chez le jeune enfant fortement exposé aux PCB pendant la grossesse et l'allaitement. D'autres effets ont été rapportés chez l'adulte : perturbations métaboliques, effets sur la thyroïde..."

"De fortes expositions aux PCB (rejets accidentels, activités professionnelles) peuvent par ailleurs provoquer des effets cutanés (chloracnée, pigmentation des ongles et de la peau), oculaires (hypersécrétion) et des troubles hépatiques (altération transitoire de l'activité d'enzymes hépatiques)".

Comme le rappelle encore Libé, si le cancer du sein est encore aujourd'hui le cancer féminin "le plus fréquent dans le monde" avec 58 500 nouveaux cas observés en France en 2020 notamment, la pollution de l'air tue quant à elle chaque année dans le monde 7 millions de personnes au sein du globe.