Une inquiétante "tendance" minceur à base d'antidiabétiques sévit sur TikTok

Publié le Mardi 07 Juin 2022
Louise  Col
Par Louise Col Journaliste
Une astuce minceur lancée sur TikTok, réseau social particulièrement populaire auprès des jeunes, a engendré... une pénurie d'antidiabétiques. Les médecins tirent la sonnette d'alarme.
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L'Ozempic, c'est le nom du médicament qui revient très souvent sur TikTok ces dernières semaines. Trop fréquemment. Cet antidiabétique, prescrit aux diabétiques de type 2, s'est rapidement érigé en "tendance" sur le réseau social, mots-clés à l'appui, type #ozempic, grâce à ses soi-disant "effets minceur". Jusqu'à provoquer une pénurie du produit en Australie. Ce qui n'a pas manqué de susciter une mise en alerte bien légitime.

Comme le relate La Dépêche, l'organisme australien chargé de la réglementation des médicaments a rapidement appelé dans un communiqué à "limiter les prescriptions et la délivrance du médicament" face à "l'augmentation inattendue de la demande". Car cet antidiabétique exige notamment, on s'en doute, l'ordonnance d'un médecin généraliste. Et ne doit pas être employé pour perdre du poids.

Des effets indésirables

Une mise en alerte médicale est particulièrement importante face à ce phénomène dans la mesure où l'Ozempic n'est pas dépourvu d'effets secondaires. C'est ce qu'évoque Karen Price, présidente du Royal Australian College of General Practitioners, l'organisme professionnel des médecins généralistes, qui aborde notamment la possibilité de vomissements, et déconseille le médicament aux femmes enceintes ou allaitantes, relate Slate.

En plus de ces effets indésirables, la situation est inquiétante pour les personnes diabétiques. Certain·es auraient effectivement exprimé sur les réseaux sociaux leur désarroi face à la rupture de stock du produit. Car ce "buzz" met en péril leur santé et leur suivi médical.

"En ce qui concerne le diabète, une rupture de stock est préoccupante. Nous voulons travailler main dans la main avec nos patients et les médecins généralistes pour garantir l'accès au traitement", abonde à ce titre le président de l'Ordre des pharmaciens d'Australie (The Pharmacy Guild of Australia), Anthony Tassone.

De quoi faire retomber cette tendance dangereuse à l'orée de l'été et de l'injonction au dévastateur "bikini body" ?