Anna Sorokin à New York, mars 2021.© Abaca
Les commentaires des vraies personnes sur lesquels s'appuient les protagonistes de la série Netflix Inventing Anna permettent d'ajouter du piquant à une intrigue qui fascine déjà. Ainsi, Rachel DeLoache Williams, qu'Anna "Delvey" Sorokin a arnaqué de 62 000 dollars dans la série comme dans la vie, vient de donner son avis sur le show. Et il est sévère.
Sur le petit écran, elle est dépeinte comme "une jeune femme crédule dont l'admiration qu'elle porte pour Anna lui coûtera son travail, son argent et sa vie." Des termes qui n'ont décidément pas plu à la concernée, également autrice d'un article viral publié en 2018 sur Vanity Fair, puis d'un livre sur sa propre expérience paru en 2019 : My Friend Anna: The True Story of a Fake Heiress.
"J'ai conscience que la médiatisation m'expose à ce genre de risques", estime la vraie Rachel dans un article pour le Time, "mais cette description est choquante". Elle reproche ainsi à Netflix de glorifier "une criminelle sociopathe et narcissique".
"Des millions de personnes verront Anna comme une anti-héroïne qui lutte contre ses démons et un monde qui sous-estime les jeunes femmes (...). C'est une réalité qui fait peur à voir."
Depuis sa prison, Anna "Delvey" Sorokin a tenu à répliquer aux attaques de Rachel Deloache Williams. "Quelqu'un peut-il nous dire si elle a fait quoi que ce soit ces trois dernières années à part parler et écrire sur moi, lire et disséquer mes interviews, prendre des notes furieuses, chercher des raisons de s'indigner ?", lâche-t-elle dans un texte posté sur Just Jared. "Elle cite même des messages que j'ai supprimés après 15 minutes. Trouve-toi quelqu'un qui se consacre à toi comme Rachel se consacre à mon Twitter."
Comme le précise Allociné, Rachel Deloache Williams pourrait en effet faire ses choux gras de son ex-amitié avec l'arnaqueuse. Elle aurait vendu ses droits à la chaîne HBO et à la productrice Lena Dunham pour une somme de 35 000 dollars. Elle recevrait alors 300 000 dollars supplémentaires.
Et Anna Delvey de conclure : "Aujourd'hui encore, Rachel DeLoache Williams a clairement du mal à accepter le fait que 12 jurés ont convenu à l'unanimité que je n'étais PAS COUPABLE des accusations liées à son existence, et que personne ne s'intéresse à ce qu'elle a à dire, sauf si elle parle de moi. Et même si je peux comprendre qu'elle soit contrariée par le fait que j'ai déjà accompli plus de choses dans les différentes prisons que Rachel dans toute sa vie de privilège protégé, elle ne s'en tirera pas avec cette hypocrisie flagrante sous ma surveillance."
Une surveillance qui, jusqu'à nouvel ordre, devra se dérouler derrière les barreaux.
