La "vraie" Anna Delvey raconte sa vie en prison (et se la pète toujours autant)

Publié le Vendredi 18 Février 2022
Louise  Col
Par Louise Col Journaliste
Bande annonce de "Inventing Anna".
De retour derrière les barreaux, Anna Delvey, qui a inspiré la série Netflix "Inventing Anna", se confie sur ses conditions d'incarcération et ne manque pas d'y aller de ses commentaires ultra-snob.
À lire aussi

Anna Delvey née Anna Sorokin est en colère. Et pour cause, la fausse héritière allemande, l'une des arnaqueuses de la décennie qui a vu sa vie et son oeuvre adaptées en série Netflix, est de nouveau en prison après une libération pour bonne conduite en février 2021. Le motif ? La jeune femme a dépassé son visa.

Après un peu moins de 4 ans passés derrière les barreaux pour huit chefs d'accusation, dont vol qualifié au second degré, vol de services et tentative de vol qualifié au premier degré, et désormais en possession d'un chèque de 320 000 dollars pour avoir cédé les droits de son histoire au géant du streaming et à productrice et réalisatrice Shonda Rhimes, retour à la case départ.

Dans un essai pour Insider publié le 2 février 2022, elle livre ses pensées et l'injustice qu'elle estime subir. Et puis, ci et là, glisse quelques piques qui prouvent que la condescendance du personnage interprété par Julia Garner dans Inventing Anna n'a pas grand-chose de fictif.

"Je suis encore en procès pour ça ?"

"Le tribunal estime que, même si elle était libérée de sa détention et qu'on lui ordonnait de se présenter régulièrement à l'ICE, la défenderesse aurait la capacité et l'envie de continuer à commettre des actes frauduleux et malhonnêtes". Voilà ce qu'a statué un juge de l'immigration à propos du cas Sorokin, et ce qui explique sa nouvelle incarcération.

Anna, elle, n'en croit pas ses oreilles, comme elle l'explique dans son texte. Elle poursuit la déclaration du magistrat : "'Elle possède clairement les connaissances nécessaires pour le faire et n'a pas démontré de remords'". Désolée, je suis encore en procès pour ça ?" Et d'ajouter : "Vous ai-je dit que j'étais la seule femme détenue par l'ICE dans cette prison ? Dites-moi que je suis spéciale sans me dire que je suis spéciale".

L'usurpatrice continue de fait à chercher à tout prix à être considérée comme une "VIP", même derrière les barreaux. "J'ai obtenu des choses que les autres n'ont pas eu", fanfaronne-t-elle.

Testée positive au Covid, elle décrit : "La réponse de la prison à un test positif, c'est de vous enfermer... On vous fait simplement asseoir dans une cellule avec juste un trou dans la porte. L'endroit est comme une boîte de Pétri pleine de virus et de bactéries. Le seul truc fun, c'est d'entendre des sergents faibles d'esprit inventer 50 façons de vous dire non."

"Je n'ai pas besoin d'autres amis en prison, merci beaucoup"

Pour ce qui est de la série Netflix, elle confie ne pas encore l'avoir vue. "Il ne semble pas que je regarderai Inventing Anna de sitôt." Elle a bien essayé de regarder une autre émission dédiée, diffusée en octobre sur la chaîne ABC, mais impossible.

"C'est difficile d'expliquer ce que je déteste dans tout ça. Je ne veux simplement pas être piégée avec ces gens qui dissèquent ma personnalité, même si personne ne dit jamais rien de mal. Au contraire, tout le monde est très encourageant, mais de façon mesquine et pour les mauvaises raisons. Ils aiment les vêtements, les bateaux et les pourboires en liquide. Je n'ai vu que les deux premières minutes avant de retourner dans ma cellule. Je n'allais certainement pas m'asseoir là et le regarder avec tout le monde. Et je n'ai pas besoin d'autres amis en prison, merci beaucoup."

Elle dégage tout de même un semblant de remise en question : "On vous ôte vos choix, et on vous donne le pire. Alors pensez-y la prochaine fois que vous poignardez votre voisin - ou que vous dépassez votre visa". Mais en est persuadée : on s'acharne sur elle sans raison. Et de commenter, arrivant au bout de sa tirade : "Certes, moi, l'ultime narratrice peu fiable, j'ai fait des choix discutables que je ne répéterais pas forcément aujourd'hui."

Rien n'est moins sûr, donc.