Faites l’amour pour éviter la guerre dans votre couple

Ghislaine Paris : "La sexualité est ce qui définit le couple. Ce n’est pas le plus important, mais on ne peut pas, non plus, l’envisager comme quelque chose d’inexistant. Lorsque deux adultes cohabitent ensemble sur une longue durée, se développe alors un phénomène étonnant : l’agressivité. L’absence de sexualité provoque chez le couple une agressivité mutuelle qui s’exprime, par exemple, par  des disputes fréquentes sans motifs réellement importants. Les deux personnes ne peuvent plus se supporter. Attention, la sexualité, ce n’est pas seulement l’acte sexuel, c’est aussi la sensualité du corps."

GP : "Il y a souvent un mot qui revient et qui ne me plaît pas beaucoup : la routine. La routine, ce n’est pas simplement le quotidien, mais c’est aussi la perte de sens, c’est faire les choses sans y mettre de sens, quand on est avec l’autre sans trop savoir pourquoi, plus par habitude que par désir. La familiarité peut aussi être dangereuse. Quand deux personnes vivent ensemble, elles peuvent s’éloigner l’une de l’autre par lassitude, sans même s’en apercevoir. Cet éloignement peut entraîner un risque de diminution de désir sexuel. Le travail est l’autre grand rival de la sexualité. On prône l’épanouissement par le travail. C’est aujourd’hui quelque chose de capital, peut-être plus, même, que la réussite de son couple."

GP : "La sexualité ne peut pas être comme au tout début d’une relation. Elle n’est pas moins satisfaisante, pas moins excitante, elle est juste différente. Il ne faut pas tenter de « retrouver » une sexualité mais en trouver une plus adaptée. Former un couple, c’est compliqué, ça demande beaucoup d’efforts, d’énergie, il faut se battre.
La baisse de sexualité est un symptôme qui doit être interprété comme un signal d’alarme. Il faut être prêt à changer certaines habitudes.
Mon premier conseil serait de prendre du temps. Accordez-vous du temps, la sexualité ne doit pas être reléguée à la dernière place après la famille ou les loisirs. Le deuxième serait de porter de l’attention à l’autre. Intéressez-vous à votre partenaire, séduisez-le (la)."

GP : "Un fantasme ne doit pas forcément être réalisé car il fait partie de l’imaginaire. Et le risque est que la réalisation de ce fantasme ne soit pas à la hauteur de ce que l’on avait imaginé. Il ne faut pas l’imposer à l’autre, il serait vécu avec violence.
En revanche un fantasme peut être réalisé s’il est organisé comme un jeu, comme un espace commun, dans l’idée d’une absence de contraintes. Si l’autre ne se sent pas à l’aise, il faut alors tout arrêter."

Extraits :

"Le couple au long court n’apparaît pas toujours comme le lieu de l’épanouissement sexuel. Pourtant le lien affectif fort qui le fonde peut être un formidable ingrédient du désir. Non, les années qui passent ne sont pas les fossoyeurs de la sexualité, à condition de faire son deuil de la phase passionnelle… et de ne pas s’endormir !

De tout temps les hommes ont dû prouver leur virilité, mais aujourd’hui … ils doivent également faire jouir leur compagne. Quant aux femmes, elles aussi doivent répondre à de nouvelles attentes ; elles ne peuvent plus se contenter d’être disponibles, mais sont responsables de leur propre désir et de leur capacité à prendre du plaisir. "

Faire l’amour pour éviter la guerre dans le couple
De Dr Ghislaine Paris en collaboration avec Bernadette Costa-Prades
Aux Editions Albin Michel
Prix : 15 euros

Stéphanie Marin

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