Perdre sa virginité en public... pour l'amour de l'art ?

Souvent sacralisée, la première relation sexuelle ne change pourtant pas une personne du tout au tout. C’est ce que compte prouver Clayton Pettet, étudiant en art britannique de 19 ans. Le 25 janvier prochain, il envisage de perdre sa virginité avec un homme devant 50 à 100 personnes, dans une galerie d’art londonienne. La performance s’appelle Art School Stole My Virginity (« l’école d’art a volé ma virginité »). Difficile de faire plus arty.

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À quoi bon ce dépucelage public ? Pour Clayton, qui mature son projet depuis trois ans, « le principe d’une performance artistique est qu’elle ne doit être réalisée qu’une fois, et c’est [le premier acte sexuel] la première fois ultime ». Ce qui intéresse le jeune homme, c’est l’idée que l’on se fait de la virginité : « en fait, c’est comme si je perdais la stigmatisation autour », précise Clayton. Après l’acte, il compte bien demander au public ce qu’il a pensé de la performance : les sujets ont-ils changé ? Peut-on constater une évolution après ce passage à l’acte ? « Puisque culturellement nous accordons beaucoup de valeur à l’idée de virginité, j’ai décidé d’utiliser la mienne et sa perte pour stimuler un débat intéressant et poser des questions sur le sujet », déclare-il.

Autre point discuté par Clayton : la pression adolescente autour du sexe. Sur son Tumblr, il explique qu’à l’âge de 16 ans, il a constaté qu’autour de lui, tout le monde commençait à avoir une vie sexuelle. C’est aussi l’âge où être puceau peut être ressenti comme une honte : « c’était incroyablement difficile pour moi de me demander pourquoi j’étais encore vierge et pourquoi ça importait autant aux autres » se souvient-il.

Difficile pourtant de comprendre le choix de Clayton Bennett. S'il est évident que la question de l'importance attachée à la virginité dans la société ou la religion mérite d'être posée, et que le débat est intéressant, le moyen utilisé est-il adéquat ? Car en donnant sa virginité anale en spectacle devant une petite centaine de personne, il oublie que sexualité relève de la sphère intime. Et que jusqu'à dernière nouvelle, l'exhibitionnisme est illégal au Royaume-Uni, performance artistique ou non.

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