Valéry Giscard d'Estaing accusé d'agression sexuelle par Hell Thorning-Schmidt
Considérations d'une blonde, c'est le titre du mémoire de Helle Thorning-Schmidt, ex-Première ministre danoise, paru ce lundi 4 octobre en librairie et dont des extraits ont été publiés dans la presse nationale. Au fil des pages, elle confie notamment un incident survenu en 2002-2003, lors d'un dîner à l'ambassade de France à Copenhague pendant les travaux de la Convention sur le projet de Constitution. Elle accuse l'ex-président français Valéry Giscard d'Estaing d'agression sexuelle.
"J'ai vu que Giscard d'Estaing s'asseyait à côté et il m'a saisi la cuisse sous la table", se souvient-elle. "C'était complètement fou. Je me suis demandé ce qu'il se passait, j'ai changé de place et c'était fini". Une prise de parole qui s'inscrit dans le mouvement #MeToo qui, au Danemark, a véritablement décollé en 2020, précise l'AFP. "Au Danemark, nous ne sommes pas si paritaires que nous l'avons cru. Cela nous a conduit à nous endormir", affirme-t-elle à l'agence locale Ritzau.
Et la dirigeante démocrate de revenir à son récit : "Aujourd'hui, [l'acte de l'ex-président] aurait été perçu comme du harcèlement sexuel. Ce n'était pas le cas à l'époque. C'était une autre époque, mais je l'ai perçu comme inapproprié et cette situation m'a mise très en colère". Une colère légitime, faut-il le souligner.
"C'est important de parler de son comportement"
En mars 2020, Giscard d'Estaing, décédé en décembre de la même année, écopait d'une plainte pour une autre agression sexuelle supposée. Cette fois, de la part de la journaliste allemande Ann-Kathrin Stracke, qui officie pour la chaîne de télévision WDR, qui raconte comment il lui aurait touché les fesses à multiples reprises lors d'un entretien organisé dans son bureau.
"J'ai mis 15 mois [avant de porter plainte en mars dernier], j'ai beaucoup réfléchi. Je sais qu'il est ancien président de la République, qu'il a toujours du pouvoir, mais je pense que c'est important de parler de son comportement".
Au vu du nombre de réactions qui ont immédiatement banalisé et minimisé ses gestes sous prétexte qu'il serait "trop âgé" pour être un prédateur sexuel, sans aucun doute.
