Amour et argent : est-ce qu’il faut faire 50-50 dans le couple ?
© Pexels
Amour et argent : est-ce qu’il faut faire 50-50 dans le couple ?
© Pexels
Entre mythe de l'amour romantique et réalité économique, la gestion financière au sein du couple reste un sujet épineux. Alors que le modèle du 50-50 s'impose souvent comme une évidence, est-il vraiment équitable ?
© Pexels
Bien qu’on vive dans un monde plus égalitaire qu’en 1950, les disparités économiques subsistent bel et bien encore aujourd’hui entre les hommes et les femmes. Sans compter qu’on est encore loin de s’être détachés des normes dictées par le patriarcat, qui pèsent également leurs poids dans la balance quand il s’agit de souligner les inégalités.
© Pexels
Néanmoins, pour beaucoup, se mettre en couple est aussi synonyme de partage égalitaire des dépenses et ce sans nécessairement prendre en compte les différences de salaire, le poids de la charge contraceptive ou même de la charge des tâches domestiques et de l’éducation des enfants.
© Pexels
Car si on prend en compte le fait que les femmes gagnent généralement moins que leur conjoint, prennent plus sur le temps pour le dédier à l’éducation des enfants et/ou aux courses, à l’entretien du domicile conjugal et se chargent de payer les frais liés à la contraception, diviser les dépenses en deux parts égales jouerait en la défaveur des femmes.
© Pexels
Dans son livre "Les grandes oubliées", Titiou Lecoq développe ce qu'elle appelle "la théorie du pot de yaourt". Un concept simple mais terriblement révélateur : quand on fait les courses en couple, qui achète le pot de yaourt ? Qui pense à renouveler le papier toilette, le dentifrice, les couches du bébé ? Ces petites dépenses quotidiennes, souvent considérées comme anodines, sont majoritairement prises en charge par les femmes.
© Pexels
Ces achats récurrents et en apparence peu coûteux individuellement, finissent cependant par s'accumuler jour après jour et finissent par représenter une part non négligeable du budget.
© Pexels
De leur côté, les hommes ont plutôt tendance à se charger de ce qu’on appelle les "grosses" dépenses, plus importantes mais moins fréquentes, comme l'électroménager, la voiture, les vacances...
© Pexels
Le problème ? Même quand on croit faire "moitié-moitié", la répartition réelle des dépenses peut être très déséquilibrée. D’autant plus que des achats, comme une voiture ou un lave-vaisselle, restent dans le temps, contrairement au fameux pot de yaourt qui, lui, finit à la poubelle.
© Pexels
De fait, si jamais il y a séparation, l’homme peut conserver les biens dans lesquels il a investis alors que la femme n’a que des pots de yaourt vides. Et c'est sans compter tous ces produits spécifiquement féminins (protections hygiéniques, contraception...) qui alourdissent encore la facture du côté des femmes.
© Pexels
Dans un système où le 50-50 est la règle, les femmes se retrouvent doublement pénalisées : elles contribuent autant financièrement que leur conjoint malgré des revenus souvent inférieurs, tout en assumant la majorité du travail domestique non rémunéré.
© Pexels
Face à ce constat, il apparaît clairement que le strict partage 50-50 des dépenses ne fait que reproduire, voire amplifier, les inégalités existantes. Alors quelle alternative ? C'est peut-être du côté de l'équité, plutôt que de l'égalité, qu'il faut chercher la réponse. Car l'équité, contrairement à l'égalité, ne consiste pas à donner la même chose à chacun, mais à donner à chacun selon ses besoins et ses moyens.