Rencontre avec Florence Baitinger, cofondatrice de Gobilab

Publié le Mercredi 19 Octobre 2011
Rencontre avec Florence Baitinger, cofondatrice de Gobilab
Rencontre avec Florence Baitinger, cofondatrice de Gobilab
Eco-responsable, design, personnalisable et innovant : le Gobi réinvente la gourde et remplace bouteilles en plastique et gobelets jetables dans les entreprises. Rencontre avec la cofondatrice de Gobilab, Florence Baitinger.
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« Nous étions très sensibles à  la question de l’eau et du développement durable et nous nous sommes rendus compte que pour boire de l’eau en dehors de chez soi, la seule solution était d’acheter une bouteille jetable », se rappelle Florence Baitinger. C’est cette réflexion, conjuguée à l’observation de la multiplication des  gobelets et fontaines à eau dans les entreprises, qui mène Florence et ses deux associés, Samuel Degrémont et Xavier Moisant,  à l’idée qu’ils cherchaient : celle d’un produit innovant, se situant entre la gourde et la bouteille en plastique. « Nous voulions inventer une nouvelle façon de boire de l’eau, écologique, pratique et urbaine ». 

Après six mois de réflexion approfondie et d’études de marché, Florence, Xavier et Samuel se jettent à l’eau. En janvier 2010, ils démissionnent à l’amiable de leurs agences respectives et se mettent à plein temps sur le projet du Gobi, en montant leur société Gobilab. « Nous avons commencé dans mon salon, avant de partager les locaux d’une entreprise contre quelques heures de conseil en échange, puis nous avons rejoint la Ruche, un espace de coworking », raconte Florence. Chacun des associés apporte 6000 euros de fonds propres qui permettent d’assurer les investissements de démarrage comme les moules pour la production ou l’éco-conception du produit en amont.

Après cette première phase, Florence et ses associés effectuent une levée de fonds en love money : une vingtaine d’investisseurs apportent alors 95 000 euros au projet. « Grâce à cette levée, nous avons consolidé nos fonds propres, amorcé nos investissements et pu prétendre à plus de subventions », explique Florence. Leur projet étant entièrement éco-conçu et développé dans un objectif de réduction des déchets,  ils sollicitent l’Ademe (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) et obtiennent une subvention de 35000 euros. Ils bénéficient ensuite de l’Aide à l’Innovation Responsable du Centre francilien de l’innovation d’un montant de 35000 euros. Enfin Scientipôle Initiative leur octroie un prêt d’honneur de 60 000 euros. « L’ancrage de notre projet dans une démarche innovante, mais aussi axé sur le développement durable, nous a permis de récolter ces fonds », confie Florence. « Si l’éco-conception représente au départ un investissement lourd, il s’est avéré être au final le vrai élément différenciant, qui fait que nous parlons aux entreprises », ajoute-t-elle.

Après 1 an et demi, le premier Gobi est enfin produit. « Mais nous avions débuté la prospection grâce à nos prototypes dès le mois de septembre 2010 », précise l’entrepreneuse. Le trio se tourne vers les agences où ils ont travaillé par le passé ainsi que leurs anciens clients, et trouvent leurs premiers clients en janvier 2011. « Nous nous sommes concentrés dès le début sur le marché BtoB (de professionnels à professionnels) : un secteur qui représente plus de volume de ventes et où le Gobi répondait à un besoin et un budget déjà existants », explique Florence. Aujourd’hui Gobilab compte une trentaine de clients, allant de petites agences de communication à des grands groupes comme Google, Suez Environnement, ou encore des collectivités comme le Conseil général des Yvelines. « Une commande peut varier entre 50 et 50 000 Gobi, un Gobi étant vendu 14,70 euros avec une tarification dégressive en fonction des volumes et des services associés adaptés à nos clients», indique Florence. Gobilab a atteint 120 000 euros de chiffre d’affaires pour l’année 2011. « Nous avons atteint l’équilibre financier, couvert nos investissements de départ et avons même de la trésorerie d’avance, sourit Florence. La prochaine étape est le recrutement d’une ou deux personne dans l’équipe pour la fin de l’année ». Quant au Gobi, il devrait se décliner prochainement dans de nouvelles couleurs.

Ses conseils
Ne pas attendre que le projet soit totalement abouti pour se lancer.
Ecouter et s’adapter au besoin du client.  
Se faire encadrer sur les questions de propriété intellectuelle.
Suivre ses intuitions.

Bio
Florence Baitinger
1977 : naissance en Allemagne
2001 : en février, diplôme de 3ème cycle du Celsa et premier poste de consultante dans le milieu parlementaire
2003 : chargée de la mobilisation du Public Jeune pour le Débat National sur les Energies, rencontre Xavier et Samuel, ses deux futurs associés
Septembre 2005 : se spécialise dans le conseil en Responsabilité Sociale et Environnementale et commence à travailler sur les enjeux liés à l'eau
Janvier 2010 : lancement du projet Gobi

Xavier Moisant
1976 : naissance à Créteil
2002 : directeur de la campagne Internet de Jacques Chirac
2003 : en charge de la stratégie web du Débat National sur les Energies, rencontre Florence et Samuel, ses deux futurs associés
2003-2009 : conseil en stratégie Internet
Janvier 2010 : lancement du projet Gobi

Samuel Degrémont
1972 : naissance à Nouméa (N-C)
1995 : Maîtrise de droit des affaires
1999 : Consultant Internet
2003 : chargé des plateformes Internet du Débat National sur les Energies, rencontre Florence et Xavier, ses deux futurs associés
2004-2010 : directeur Internet dans des agences de communication
Janvier 2010 : lancement du projet Gobi


Crédit photo : Elaine Vallet




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