Nathalie Rachou : la finance, une vocation

Publié le Jeudi 01 Octobre 2009
Nathalie Rachou : la finance, une vocation
Nathalie Rachou : la finance, une vocation

Nathalie Rachou est une pionnière des salles de marché en France. Mais en janvier 2000, une date propice aux nouveaux départs, elle lance sa propre société de gestion. Itinéraire d’une femme passionnée de finance.

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La finance, une vocation

C’est sur le campus de l’école de commerce HEC, que Nathalie Rachou se découvre un faible pour la finance, lors d’une conférence d’Olivier Mirat, alors patron de la salle des marchés d’Indosuez en 1978. Une fois son diplôme en poche, elle postule chez Indosuez et se fait embaucher. « Dès le premier jour je me suis retrouvée aux manettes, responsable de A à Z de mes actions ».

Ce choix, elle ne l’a jamais regretté. Elle garde d’excellents souvenirs des salles de marché, un milieu certes macho, mais où elle a d’ailleurs rencontré son associé actuel. Nathalie Rachou a vécu la modernisation impressionnante des salles de marchés. A l’époque, pas d’ordinateurs. « On utilisait des calculatrices pour faire les opérations, et on les confirmait par telex ».

Désir d’indépendance

En 1986, Nathalie Rachou crée l’activité MATIF d’Indosuez. Une fois finalisée, l’idée de créer sa propre boite a germé. Ou plutôt l’envie car l’idée lui manquait encore. Une société oui, mais pour faire quoi ? « Grâce à mon expérience des marchés, j’ai pensé que je devrais vendre mon expertise au service des particuliers et non plus des institutionnels. » Le projet se concrétise avec un associé, opérateur des marchés de la première heure. La société Topiary Finance est lancée en janvier 2000. « J’avais envie d’être indépendante, d’être mon propre patron, de ne plus avoir de comptes à rendre », confie Nathalie.

Au commencement, les marchés dégringolent

« Nous n’avons pas rencontré de difficultés particulières, si ce n’est le lancement à une période pas très facile pour les marchés financiers ». La société est lancée début 2000, et quelques mois plus tard les marchés dégringolent. Les turbulences dureront jusqu’en 2003. Le développement de la société a donc été nettement ralenti. Mais pas de quoi démoraliser les entrepreneurs en herbe. « Et puis, ce qui a été difficile au début, c’est de devoir tout faire par soi-même. » Avant, quand Nathalie avait un souci informatique, elle faisait appel à un technicien de la banque. Quand elle a monté sa boite, elle a dû se débrouiller toute seule.

Le secret, rester petit

Aujourd’hui, Topiary Finance compte 3 personnes, les deux associés et une adjointe. Nathalie Rachou souhaite que sa société reste petite, avec un développement limité afin d’assurer un lien direct avec les clients. « Si la société grandit trop, on risque de tomber dans la gestion de personnel au détriment de la gestion financière des clients ».  Cela permet «de fidéliser les clients, ce qui est un atout en temps de crise. « C’est ce qui nous permet de faire la différence ». Agrandir la structure non, mais trouver de nouveaux clients, oui. « C’est ce qui est intéressant dans ce métier », estime Nathalie. Pour elle, il faut aussi suivre et s’adapter aux marchés. Ses 30 ans d’expérience lui permettent de regarder les nouveaux produits financiers avec un regard différent.

Conseils

« Mes conseils aux jeunes femmes qui souhaitent se lancer dans la finance ? Ne pas se laisser impressionner, personne n’est meilleur que soi.  Il ne faut pas non plus rester dans son coin et absorber comme une éponge ce qui se passe sur une salle de marché ». Nathalie conseille vivement d’aller voir ce qui se passe à côté, de se lier avec un maximum de personnes, « car c’est ainsi qu’on évolue ».

Et la vie de femme dans tout ça ?

« Il faut demander à mon mari et mes enfants ! » Nathalie le concède, cela n’a pas toujours été facile de concilier vie personnelle et vie professionnelle. « Il faut jongler en permanence mais j’ai été très aidée par ma famille ».

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