Ses huit employées se retrouvent désormais dépourvues de leur média d'expression.
Cette station s'intitule "Sadai Banowan". Du temps encore récent de son activité, elle prenait place dans le nord-est de l'Afghanistan. Elle se serait finalement vue contrainte de rendre l'antenne... pour avoir diffusé de la musique pendant le Ramadan.
Cela, c'est la raison énoncée par Moezuddin Ahmadi, directeur de l'information et de la culture, le 1er avril dernier : "la station a violé les lois et règlements de l'émirat islamique".
En dari - une variété du persan parlée en Afghanistan - "Sadai Banowan" signifie "La voix des femmes". Une parole qu'on ne souhaite guère faire résonner au sein du pays...
Détail accablant parmi d'autres, cela faisait dix ans que "La voix des femmes" se propageait sur les ondes afghanes, résistant coûte au coûte aux diverses formes d'oppressions, ainsi qu'au retour au pouvoir des talibans.
Les Afghanes sont quasiment sommées de rester cloîtrées chez elles et réduites à leur statut de mère, de soeur ou d'épouse
Cependant, Moezuddin Ahmadi aurait soutenu la possibilité pour la station de radio "d'émettre de nouveau" si, et seulement si, elle donnait la garantie "d'accepter la politique de l'Emirat islamique d'Afghanistan et de ne pas répéter cette infraction".