J-100 : les points d'interrogation de la campagne présidentielle

Publié le Vendredi 13 Janvier 2012
A cent jours du premier tour de l'élection présidentielle, tous les scénarios semblent envisageables. Dans un contexte de crise, l’issue du scrutin présidentiel reste imprévisible. Les sondages montrent une montée des candidats Le Pen et Bayrou, tandis que Hollande et Sarkozy semblent stagner.
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Les politologues sont d’accord : rarement campagne présidentielle française n’aura soulevé autant d’inconnues. Dans un contexte de récession économique, de crise européenne et alors que le moral des Français est au plus bas, le combat politique s'annonce impitoyable. Les observateurs craignent même « un jeu de massacre » à l’instar du 21 avril 2002 où le candidat PS Lionel Jospin avait été éliminé au premier tour, laissant le président sortant Jacques Chirac face au frontiste Jean-Marie Le Pen.
Si depuis plusieurs mois, François Hollande est placé en tête des intentions de vote, il a depuis cédé du terrain pour tomber sous les 30% dans les sondages. Il devance toujours cependant Nicolas Sarkozy, président sortant et pas encore candidat officiel de l’UMP. Ce dernier est crédité de 24% à 26% des intentions de vote.
Depuis quelques jours, les enquêtes successives semblent démontrer que la campagne sort peu à peu de cette bipolarisation UMP/PS, profitant aux candidats « moyens ». Ainsi, François Bayrou, candidat du MoDem, grimpe dans les sondages et atteint entre 11 à 14% des suffrages. Autre grande gagnante de ce mouvement : Marine Le Pen, qui s’est accaparé la troisième place, avec entre 16% et 20% des voix.
Positionné comme elle dans le camp « protestataire » mais à l’opposé de l’échiquier politique, Jean-Luc Mélenchon et son parti Front de Gauche progresse avec 7% d’intentions de vote. En queue de peloton pour l’instant, l'écologiste Eva Joly oscille entre 4 et  5% des intentions de vote  et Dominique de Villepin progresse lentement entre 1% à 3,5%.

Un jeu à trois, voire à quatre
Selon Frédéric Dabi, de l'Ifop, si le recul de François Hollande et de Nicolas Sarkozy se confirme, avec en parallèle une progression continue de Marine Le Pen et François Bayrou, alors la « campagne pourrait prendre une nouvelle tournure, passant de l'opposition classique et attendue entre une droite sortante et une gauche d'alternance, à un jeu à trois, voire à quatre, susceptible de changer les perspectives d'accession au second tour ».
84% des Français considèrent par ailleurs que la campagne est « surtout l'occasion de petites phrases et d'attaques personnelles ». Une campagne loin des préoccupations des électeurs, et qui risque de les « décevoir », selon le politologue Pascal Perrineau. « On a l'impression qu'il y a un déficit de l'importance des enjeux, financiers, sociaux, sociétaux... Le débat s'enlise dans des petites phrases, des postures et ne parvient pas à se poser autour des vraies questions », analyse-t-il.
Un ton de campagne qui pourrait faire le jeu des votes protestataires ou de l’abstention. Par ailleurs, tant que Nicolas Sarkozy n’aura pas officiellement déclaré sa candidature à sa propre succession, c’est à une campagne d’attente que nous assisterons. D’après les observateurs, le débat sur le fond risque de ne pas démarrer avant qu’il ne dévoile son programme, en février-mars.

(Avec AFP)
Crédit photo : AFP

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