NKM, Christine Kelly, Barbara Pompili : qu'est-ce qu'être une femme en 2013 ?

Publié le Mercredi 20 Novembre 2013
NKM, Christine Kelly, Barbara Pompili : qu'est-ce qu'être une femme en 2013 ?
NKM, Christine Kelly, Barbara Pompili : qu'est-ce qu'être une femme en 2013 ?
Dans cette photo : Christine Kelly
Elles sont entrepreneuse, politique, auteure, journaliste ou animatrice : douze femmes ont accepté de nous donner leur vision de la femme de 2013. Leurs ambitions, leur rapport au corps, leur statut de femme, comme les Françaises que nous avons interrogé tout au long de l'année 2013 dans le cadre de notre enquête Terrafemina-CSA-20 Minutes, « Dans le Miroir des femmes », toutes nous ont fait part de leurs sentiments, souvent complexes mais toujours réalistes sur leur féminité. Témoignages.
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Nathalie Kosciusko-Morizet, ancienne ministre et candidate UMP à la mairie de Paris


« Les femmes sont plus exigeantes, parce qu’elles savent que leur vie professionnelle est semée d'embûches »


« Plus jeune, j’étais un véritable garçon manqué, mais je n'aurais pas voulu être un homme. Néanmoins, si j’avais la possibilité de me glisser dans la peau d’un homme l’espace d’une journée, ce serait certainement une expérience qui me tenterait. Il y a une réelle richesse dans la complémentarité des regards. Aujourd’hui les femmes sont plus exigeantes, parce qu’elles savent que la vie professionnelle d'une femme est semée d'embûches. Soyons honnêtes. Les femmes ont été influentes mais moins reconnues. L’Histoire a davantage été marquée par des grands hommes. Peu de femmes ont pu laisser leur empreinte sauf quelques-unes que tout le monde connaît. Le fait qu'il existe peu de modèles féminins nous oblige à innover, à être des pionnières, plutôt que de nous mettre dans les pas de qui que ce soit. Par ailleurs, il y a un stéréotype persistant sur l’ambition entre l’homme et la femme. Dès qu’une femme exprime une ambition, c’est une anomalie ; tandis que pour un homme c’est une qualité. En vérité, il me semble qu’avoir de l’ambition, pour ses enfants comme pour soi-même, est une dynamique positive. Enfin, sur la question du rapport au corps, les femmes se sentent souvent mal dans leur peau. La faute en revient en partie aux magazines féminins et à la publicité. Les femmes subissent, plus que les hommes, le diktat de l’apparence. Moi-même je mentirais si je disais que je ne fais pas attention à mon apparence même si la véritable confiance en soi ne dépend jamais, ne se puise jamais, dans le regard des autres. »

Christine Kelly, 44 ans, journaliste et membre du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA)

« Faire de ses faiblesses une force »

« En ce qui me concerne, je me sens bien en tant que femme et je n’aurais pas voulu être un homme pour plusieurs raisons. D’une part, les femmes ont selon moi un sens aigu de l’altruisme, de la protection des enfants et une sensibilité particulière aux causes des autres. Elles sont plus engagées dans les associations et causes humanitaires. C’est un aspect auquel je suis très attachée. D’autre part, je suis plutôt du genre à accepter ce que la nature m’a donné, avec ses avantages et ses inconvénients. À moi ensuite de faire de mes faiblesses une force. Toutefois, cela n’a pas toujours été facile, par exemple, d’accepter d’avoir un salaire moins élevé en travaillant plus qu’un autre. Enfin, les femmes ont la particularité de pouvoir jongler avec leur image extérieure, leurs tenues, leurs coiffures, alterner simplicité et sophistication dans une gamme très variée en fonction de leurs humeurs ou des moments. Que 48% des femmes se disent ambitieuses, je trouve ce résultat plutôt faible. Mais tout dépend de la notion même d’ambition. Par exemple, élever quatre enfants, c’est une ambition forte que s’est donnée ma belle-sœur. Travailler tout en veillant à l’éducation de ses deux enfants est un autre objectif que s’est fixé ma sœur. Enfin, travailler et avancer professionnellement en s’imposant une exigence est encore un autre choix. Finalement, chacun son sens de l’ambition. Quant au rapport des femmes à leur corps, à leur apparence, j’estime que le miroir n’est que le reflet à l’instant T où l’on se fige devant. Or, la seule image qui ait véritablement de l’importance est celle du cœur, car celle-ci ne change pas. C’est à celle-là que je m’intéresse particulièrement et c’est celle que je cultive. »

Barbara Pompili, députée EELV de la Somme et co-présidente du groupe écologiste.

barbara pompili

« Une battante qui veut vivre avec les hommes dans l’égalité des droits »

« La femme de 2013 est une femme qui doit encore lutter contre les stéréotypes mais qui a compris qu’elle pouvait se réaliser. C’est une battante qui n’est plus dans la défiance mais qui veut vivre avec les hommes dans l’égalité des droits. Comme vos sondées, j’ai toujours aimé être une femme et notamment pour pouvoir vivre cette expérience extraordinaire d’avoir des enfants. Bien sûr, je connais et je vis les disparités entre hommes et femmes, d’autant plus dans le milieu politique, qui de mon point de vue, est en retard par rapport à l’évolution de la société : les discriminations sont exacerbées, la parité est difficile et les comportements condescendants existent toujours. Je vois donc comme une bonne nouvelle le chiffre de 48% des femmes qui se disent aujourd’hui ambitieuses ! Et comme elles, mon ambition aujourd’hui est d’être épanouie, de me réaliser dans ce que je fais. Ce qui ne veut pas dire forcément réaliser une carrière mais prendre du plaisir dans mon travail et servir à quelque chose ! Mais je pense, et votre sondage le prouve, qu’il y a un véritable fait générationnel. Le poids de la culture, les schémas intériorisés sont en train d’évoluer et d’être remis en cause. Quant au rapport des femmes avec leur corps, je dois dire que je suis plutôt agréablement surprise : si une femme sur quatre n'aime pas son reflet dans le miroir, trois quarts réussissent donc à se dégager de ce carcan dans lequel la société nous enferme ! »

Blandine Le Callet, auteure et lauréate du « Prix des lectrices Terrafemina - Le Livre de Poche »

blandine le callet« Concilier un métier intéressant, une vie familiale heureuse et une vie sexuelle épanouie (quand on a de la chance) »

« Être une femme en 2013, lorsqu’on a de la chance, c’est pouvoir concilier un métier intéressant, une vie familiale heureuse et une vie sexuelle épanouie ; c’est l’espérance de vivre longtemps en bonne santé ; c’est la capacité de maîtriser sa fécondité ; c’est la liberté de s’habiller comme on veut, de s’offrir de bons soins de beauté, voire un petit coup de bistouri (pas trop, tout de même) si cela peut aider à se sentir mieux dans sa peau.
Lorsqu’on a moins de chance, c’est être freinée dans sa carrière par le fameux « plafond de verre », c’est élever seule un ou plusieurs enfants, c’est subir la précarité d’un emploi peu qualifié et le « détricotage » du droit du travail. Ce qui me préoccupe le plus, c’est de savoir que, finalement, l’expression « être une femme en 2013 » a de moins en moins de sens, tant elle recouvre des réalités sociales différentes. [...] Pour moi, le premier combat en faveur des femmes - les premières victimes de la pauvreté - serait la lutte contre ces inégalités.
Pour autant, c’est rassurant, je trouve, que la plupart des femmes soient heureuses d’être femmes ! Il est parfois difficile d’être une femme, mais ce n’est pas simple non plus d’être un homme. Pour ma part, je n’aurais pas aimé en être un. Les hommes sont confrontés au défi quasi insurmontable de devoir comprendre les femmes, ce qui rend leur vie extrêmement compliquée ! Plus sérieusement, si j’avais été un homme, je crois que cela m’aurait frustré(e) de ne pas pouvoir connaître l’expérience de la grossesse. Enfin, je ne suis pas étonnée de voir qu’une femme sur quatre n'aime pas son reflet dans le miroir : les femmes - comme les hommes - sont en permanence matraquées de discours normatifs et d’images truquées émanant de marchands dont le seul but est de vendre un maximum de vêtements ou de produits cosmétiques. Comment ne pas se sentir dévalorisée, à la longue, lorsqu’on est sans cesse confrontée à ces images de femmes magnifiques, superbement habillées et maquillées ? »

Rokhaya Diallo, 35 ans, militante antiraciste, journaliste, chroniqueuse et animatrice TV et radio

Rokiah Dialo« Aujourd’hui en France, mieux vaut être un homme qu’une femme »

« En France, aujourd’hui, on ne bénéficie pas de privilèges en tant que femme. Pour autant, comme 70 % de la gent féminine, je n’aurai pas aimé être un homme. Être une femme me satisfait, bien que j’aie conscience des multiples avantages à être un homme : ne pas passer son temps à s’occuper des tâches ménagères, pouvoir travailler plus facilement, avoir un salaire équivalent à celui des hommes ou être freinée dans sa carrière par la maternité. Pire, il y a des crimes intimement liés à la condition féminine comme les viols et les violences conjugales. Je suis donc d’autant plus satisfaite que 48% des répondantes se disent ambitieuses et que cette notion soit connotée positivement. Ceci montre que les femmes arrivent de plus en plus à franchir les barrières mentales qui, dans leur enfance, les incitent à brider leurs ambitions au profit des hommes. À titre personnel, je ne considère pas non plus l’ambition comme quelque chose de négatif. Qu’elle soit professionnelle, personnelle ou militante, il est important d’en avoir et de se fixer des buts élevés. Enfin, que 26% des femmes n’aiment pas leur reflet dans le miroir veut aussi dire que les trois quarts restant s’apprécient et sont les rescapées d’une pression médiatique quasi-permanente. Ces injonctions à la beauté et à la jeunesse qui peuvent être difficiles à vivre sont très courantes dans l’audiovisuel. Passé un certain âge, les femmes se raréfient sur les chaînes nationales. À La "Matinale" de Canal+, par exemple, j’avais remarqué que la moyenne d’âge des femmes n’était pas la même que celle des hommes. Pour ma part, j’ai été élevée dans une bonne estime de moi-même, j’accorde donc peu d’importance aux diktats, quels qu’ils soient. »

Brigitte Grésy, Inspectrice générale des affaires sociales, Membre du conseil supérieur de l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes

Brigitte Gresy« Nous voulons changer le rôle sociétal que nous jouons sans souhaiter être des hommes pour autant »

« En 2013, la femme est en réseau, elle ose plus qu’avant affirmer ses désirs et ses impuissances, agit en conséquence et se projette davantage dans l’avenir. Autant de raisons pour lesquelles je partage l’avis des 70% de femmes qui n’auraient pas aimé être un homme. J’aime être une femme alors même que nos conditions de vie sont parfois difficiles. C’est tout le paradoxe : nous voulons changer de vie et le rôle sociétal que nous jouons sans souhaiter pour autant être des hommes. C’est rassurant car même si notre légitimité dans le monde du travail est régulièrement mise en péril, nous avons majoritairement un sentiment d’appartenance à notre sexe, ce qui est très positif selon moi. Concernant l’ambition, elle a longtemps été taboue, au même titre que l’argent. Auparavant, elle se vivait plus qu’elle ne se disait pas. Pour ma part, j’aime à dire que je suis ambitieuse. Une notion qui fait référence, à mon sens, à la détermination à mener à bien un projet, à vouloir transformer la société, à être acteur du monde. Je revendique totalement ces objectifs. Être ambitieuse est très positif d’autant que les stéréotypes réduisent souvent les femmes à un rôle de seconde, d’adjointe, de collaboratrice. Aussi, que 48% des sondées assument leurs ambitions est le signe d’un recul de ces préjugés ; c’est plutôt sain. En revanche, qu’un quart des femmes n’aiment pas leur reflet dans le miroir est sans conteste la conséquence de la dictature, très développée dans notre société, de la beauté unique et de la diffusion continuelle de stéréotypes de minceur et de jeunesse. Ces préjugés forts créent une insécurité physique et une mal-assurance des femmes face à leur corps. Face à ces 26% qui ne s’acceptent pas, je préfère voir les trois quarts restants qui apprécient leur apparence et s’inscrivent dans le monde. »

Ariane Massenet, 48 ans, journaliste et animatrice TV et radio

Ariane Massenet« Être indépendante, ne pas avoir de regrets et tout faire pour réaliser ses rêves »

« Je fais partie de ces 70% de femmes qui n'auraient pas voulu être un homme. Pourquoi faire ? Et Pourquoi ? Parce que ça aurait été plus simple professionnellement ? Parce que mon physique, la façon de m'habiller, de prendre du poids ou de prendre de l'âge aurait été un moindre problème en étant un homme ? Je suis extrêmement satisfaite et heureuse d'être une femme. S’agissant de l'ambition, il me semble que c’est une notion extrêmement saine. Je suis d’ailleurs plutôt étonnée que seulement une femme sur deux se dise ambitieuse. C'est peut-être le mot « ambition » qui pour les femmes ou venant d'une femme a encore une connotation négative et péjorative. En effet, lorsqu’une femme ose dire qu'elle est ambitieuse, il n’est pas rare qu’on lui reproche d’être carriériste, prête à tout pour réussir. Or, l'ambition n'est pas forcément liée à l’activité professionnelle. Elle peut être, globalement, de réussir sa vie, l'éducation de ses enfants ou encore de ne pas renier ses valeurs. Je définirai l'ambition comme une prise en main de sa vie : c’est être indépendante, ne pas avoir de regrets et tout faire pour réaliser ses rêves. Enfin, si 25% des femmes se regardent tous les jours dans le miroir, pour moi, ça dépend des jours. L'image a pris une telle importance aujourd'hui. Le regard des autres aussi. Dans ce cadre, se sentir pleinement à son avantage n’est pas toujours facile. On ne se voit jamais comme les autres nous voient. En ce qui me concerne, je déteste me regarder à la télévision, je me trouve toujours trop comme ça ou pas assez comme ci. »

Valérie Rosso-Debord, 42 ans, adjointe au maire de Nancy. Vice-présidente du CCAS de Nancy Déléguée générale adjointe de l'UMP.

Valérie Rosso Debord« Un mélange complexe tout à la fois impossible à réaliser et enthousiasmant à tenter »

« C’est un mélange complexe de réalisation et de conciliation entre une vie professionnelle exigeante, volontaire, une vie familiale préservée et épanouissante et une vie de couple toujours à réinventer… C’est tout à la fois impossible à réaliser et enthousiasmant à tenter.
Comme 70% des Françaises, je n’aurais pas aimé être un homme… Même si des différences en termes d’égalité juridique subsistent, elles se sont très nettement comblées depuis 30 ans et la société française valorise très concrètement la place de la femme dans la société, l’identité sexuelle féminine est suffisamment positive pour ne pas avoir à fantasmer un autre sexe. D’autre part, si les femmes sont ambitieuses, contrairement à l’ambition des hommes, elle ne se fait pas (ou peu) au détriment de la cellule familiale et en tous cas en accord avec le couple. Elle se limite par ailleurs à une réalisation personnelle et ne prend que rarement la forme d’une destruction de l’autre qui serait perçu comme un concurrent qu’il faut forcément abattre. L’ambition personnelle est pour moi un moteur positif à l’action politique pour peu qu’elle soit sous-tendue par une ambition collective au service d’un projet commun et fédérateur. Enfin, si le fait qu’une femme sur quatre n'aime pas son reflet dans le miroir démontre qu’il n’y a pas majoritairement chez les femmes un absolu narcissisme qui générerait une « adoration » du corps, cela peut poser question pour les jeunes filles, pour les adolescentes qui, au quotidien subissent dans les médias et au travers de la mode un diktat physique…. »

Hapsatou Sy, 32 ans, chef d’entreprise, animatrice TV

Hapsatou Sy« Être une femme c’est être forte, libre, indépendante et moderne »

« Ne serait-ce que pour ressentir les mêmes sensations qu’ils peuvent ressentir, il y a évidemment des moments où j’aurais aimé être un homme. Mais d’une manière générale, je me sens très bien à ma place de femme. J’aime la féminité, j’aime notre rôle dans notre société. En effet, en 2013, être une femme c’est être forte, libre, indépendante et moderne. J’ai la chance de pouvoir dire que mon sexe n’a jamais été un frein dans ma vie. Il faut de tout pour faire un monde, des hommes et des femmes. L’un n’est rien sans l’autre et nous devons coexister ensemble. Je suis une femme. Une femme noire et chef d’entreprise, qui plus est. Ça fait beaucoup de choses ! J’ai délibérément décidé de ne pas m’arrêter sur ce genre de problématiques. Malgré tout, les femmes doivent continuer à se battre pour davantage d’égalité. Dans ce cadre, je ne fais pas référence à la situation en Europe mais aux inégalités dont sont victimes les femmes dans le monde entier. »

Emmanuelle Duez, 27 ans, cofondatrice et présidente du réseau féminin WoMen'Up

Emmanuelle Duez« Être inspirante, ambitieuse, libre, forte et indépendante »

« Nous avons mené récemment une enquête auprès des hommes de moins de 30 ans sur les 5 continents. Quand nous leur avons demandé de décrire la femme de 2013 ils ont utilisé majoritairement les mots suivants : inspirante, ambitieuse, libre, forte et indépendante. Voici donc l’image de la femme moderne dans les yeux de ces jeunes hommes. Je la trouve très juste, très belle et pleine d’espoir. Je voudrais qu’être une femme veuille dire tout cela, même si nous savons pertinemment que ce n’est pas encore le cas partout et pour tout le monde. Et pourtant les choses bougent, les modèles évoluent, et le résultat de cette enquête me rend fier d’être femme ! Pour ma part, cela n’a d’ailleurs jamais été un frein. Mais je suis jeune et entrepreneur, et peut-être ceci explique-t-il cela. La jeunesse me préserve du plafond de verre que je n’aperçois pas encore et l’entrepreneuriat des cultures d’entreprises machistes et ridicules. Pour autant je ne suis pas naïve, je sais pertinemment que beaucoup de femmes – et d’hommes – souffrent de cultures d’entreprises présentéistes et d’injustices liées au genre. Mais pour rien au monde je ne voudrais être un homme. J’aime la galanterie, les « mademoiselle », qu’on me tienne la porte, j’aime pouvoir porter des perfecto cloutés au MEDEF et des stilettos à paillette, j’aime le charme désuet du gentleman, j’aime toute la complexité que nous offre la féminité. Bien sûr je n’aime pas le plafond de verre, je déteste le sexisme, je hais la jalousie, j’exècre les injustices en tous genres, et ce pour ne parler que de la sphère de l’entreprise. Mais je trouve qu’in fine être une femme est une chance, surtout à notre époque. »

Lucia Iraci, fondatrice de l’association « Joséphine pour la beauté des femmes »

Lucia Iraci« Être libre de choisir sa vie »

« Être femme en 2013, c'est être libre de choisir sa vie. C'est une battante, une femme qui s'investit tout en restant féminine. D’ailleurs, être une femme n'a jamais été un frein dans ma vie. Je ne pense même pas l'avoir jamais pensé. En revanche, c'est ce que la société et certains hommes voudraient nous faire croire. Pour ma part, je n’ai jamais désiré être un homme, je suis fière d'être une femme, je n'aurais pas voulu rater cette chose magnifique que seules nous les femmes connaissons : la maternité … Évidemment, il reste des combats à mener. Le nôtre en tant que femmes est d'élever nos fils dans le respect de l'égalité des femmes, c'est à cette seule condition que la disparité entre hommes et femmes disparaîtra. »

Béatrice Massenet, journaliste et écrivain

Béatrice Massenet« Être l'égale professionnelle d'un homme, avec un peu plus de sens pratique et sans renier jamais sa féminité »

« Être une femme aujourd'hui, c'est pour moi être l'égale professionnelle d'un homme, avec un peu plus de sens pratique et sans renier jamais sa féminité. D’ailleurs, je n'aurais pas voulu être un homme. Sans doute aussi parce que j'ai la chance de faire un métier de terrain, le journalisme, ou être une femme peut être un plus. La seule raison qui pourrait me faire regretter de ne pas être un homme, c'est l'apparence vestimentaire dans certaines circonstances (et le fait de ne pas pouvoir faire pipi debout). Être une femme n'a pas été un frein dans ma vie professionnelle, parce que je n'ai pas d'enfants. En revanche, au vu de mon expérience professionnelle, cela aurait été le cas si j'en avais eu, notamment dans les périodes de crise qu'a traversé la presse. Enfin, selon moi, le combat prioritaire des femmes aujourd'hui est encore et toujours l'indépendance économique. Malheureusement, d'un point de vue sociétal, familial, et économique, les femmes sont encore trop souvent dépendantes économiquement d'un homme, même si elles ont un salaire. N'oublions pas que les personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté aujourd'hui sont en majorité des femmes seules avec enfants. »


Par Marie-Laure Makouke et Ide Parenty

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Découvrez les résultats complets de la troisième vague de l'étude CSA pour Terrafemina et 20Minutes "Dans le miroir des femmes" 

Et découvrez la synthèse des trois vagues de l'étude CSA qui clôture l'Observatoire.

*«Qu’est-ce qu’être une femme en 2013», sondage réalisé par l’Institut CSA par Internet du 29 octobre au 7 novembre 2013 auprès d’un échantillon de 1.054 femmes âgées de 18 ans et plus,issues d’un échantillon national représentatif de 2.015 Français âgés de 18 ans et plus, résidant en France, constitué d'après la méthode des quotas (sexe, âge et catégorie socioprofessionnelle), après stratification par région et taille d’agglomération.

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