Faut-il forcer les enfants à embrasser leurs grands-parents ?

Publié le Jeudi 16 Janvier 2014
Faut-il forcer les enfants à embrasser leurs grands-parents ?
Faut-il forcer les enfants à embrasser leurs grands-parents ?
Dans une tribune publiée dans le « Guardian » qui a fait grand bruit, la journaliste Annalisa Barbieri interroge le fait de forcer son enfant à embrasser des membres de la famille. L’article a suscité de nombreuses réactions, entre les partisans de cette politesse ancrée dans les moeurs et ceux qui s’y opposent au nom du bien-être de leur enfant. Explications.
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Que celui ou celle qui ne s’est jamais fait gronder pour avoir refusé d’embrasser une vieille tante jette la première pierre. Nombreux sont les enfants qui rechignent à faire un bisou à des membres de leur famille ou à des amis de leur parents lorsqu'ils les rencontrent. Et seule l’insistance des parents, désireux que leurs rejetons ne passent pas pour des rustres en société, les y contraint finalement. De fait, le baiser obligatoire est entré dans nos moeurs au point qu’on ne songerait pas à remettre en cause cette habitude polie.

Pavé dans la mare

Faut-il forcer les enfants à faire des bisous à leurs grand-parents ? C’est justement la question que pose la journaliste Annalisa Barbieri dans une tribune dans le Guardian qui a mis le feu aux poudres, suscitant des centaines de commentaires. Là où certains tombent d’accord et remercient la journaliste d’avoir jeté un pavé dans la mare, d’autres l’accusent de faire dans le politiquement correct.

Enseigner le consentement

Annalisa Barbieri fonde sa réflexion sur l’analyse de Lucy Emmerson, coordinatrice du Sex Education Forum. Réagissant à une étude sur l'apprentissage du consentement à l'école, celle-ci s’étonne en effet qu’on ne dise pas dès le plus jeune âge aux enfants qu’ils ont le droit de refuser un contact physique non-souhaité. « En obligeant un enfant à faire un bisou ou un câlin à quelqu’un alors qu’il n’en a pas envie, on lui fait comprendre que, ce qu’il ressent et ce qu’il veut faire avec son corps n’importe pas vraiment. Que les souhaits et les sentiments d’un adulte passent avant », écrit Annalisa Barbieri.

Paradoxe

Il est essentiel, selon la journaliste, de développer la notion de consentement auprès enfants, afin qu’ils comprennent très tôt qu’ils ont le droit de dire non aux demandes physiques qu’on leur adresse. « Si on inculque à un enfant l’idée que son corps ne lui appartient pas ou qu’il n’a pas le droit de refuser quelque chose d’aussi innocent qu’un baiser à sa grand-mère, il pourrait ne pas se sentir autorisé à refuser une demande malintentionnée adressée par un autre adulte », écrit-elle. Ainsi, il y aurait quelque chose de paradoxal dans le fait de mettre en garde les enfants contre les inconnus et leur recommander de ne pas laisser quelqu’un les toucher, et leur imposer une embrassade forcée avec un grand-parent. Et vous, qu’en pensez-vous ?

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