Elisabeth Borne veut nommer un "ambassadeur aux droits LGBT+" pour lutter contre l'homophobie

Publié le Jeudi 04 Août 2022
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.
11 photos
Lancer le diaporama
La Première ministre veut nommer un "ambassadeur aux droits LGBT+" pour lutter contre l'homophobie. Mais cela sera-t-il vraiment suffisant ?
À lire aussi

Un ambassadeur aux droits des personnes LGBTQ. C'est ce que promet de nommer d'ici la fin de l'année la Première ministre Elisabeth Borne. Une annonce lourde de sens à l'occasion du quarantième anniversaire de la dépénalisation de l'homosexualité, mais également, significative dans une société française où l'homophobie perdure malgré la libération de la parole - dans la rue, au sein de la politique, dans le milieu professionnel...

La Première ministre elle-même l'a affirmé en présentant ce tout nouveau poste symbolique, rattaché au ministère de l'Europe et des Affaires étrangères : "La bataille n'est pas gagnée, il y a encore des étapes à franchir". Dans ses déclarations officielles, observe franceinfo, Elisabeth Borne a également mentionné les discriminations dont font l'objet les personnes transgenres.

Des personnes particulièrement violentées, déplorait un récent rapport de l'association SOS homophobie, ayant dénombré 179 cas de transphobie en France dans son rapport annuel en 2022 , mis en ligne à l'occasion de la journée mondiale contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie.

Un effort suffisant ?

Cependant, nommer Un ambassadeur dédié aux personnes LGBTQ suffira-t-il pour lutter contre l'homophobie ? Ou s'agit-il simplement d'une action symbolique ? On peut s'interroger à l'heure des polémiques engendrées par les nominations de plusieurs ministres ayant par le passé soutenu la Manif pour tous, comme Caroline Cayeux, ministre déléguée à la Cohésion du territoire, Christophe Béchu, ministre de l'Ecologie et de la transition énergétique, ainsi que Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur et des Outre-mer.

Des nominations qui ont notamment engendré la mise en ligne d'une pétition relayée par le magazine Têtu. "Nous, signataires de cette tribune, refusons la participation de personnes haineuses LGBTQIAphobes au gouvernement et demandons le départ de ces trois Ministres porte-voix du mouvement de la haine et du rejet", fustigeaient les signataires de ce texte, à la fois militants et élus politiques de l'opposition.

Un texte qui appelait ouvertement la Première ministre à agir contre l'homophobie au sein de la sphère politique à une époque "où partout dans le monde les atteintes aux LGBTQIA+ se multiplient", précisait à raison le texte. Elisabeth Borne en réponse a annoncé en outre la mise en place d'un fonds de 3 millions d'euros dans le but de créer dix nouveaux centres LGBT+ mais aussi financer une trentaine d'autres.

Face aux polémiques actuelles, la Première ministre l'affirme : "La ligne du président de la République, ma ligne, la ligne du gouvernement n'est pas ambiguë : se battre en faveur des droits LGBT+".