6 contes pour enfants qui sont (en fait) super flippants

Publié le Lundi 28 Décembre 2015
Jessica Dufour
Par Jessica Dufour Journaliste
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Les contes nous ont tous marqués durant notre tendre jeunesse, que ce soit dans les livres ou à travers les adaptations Disney. Mais sont-ils vraiment fidèles aux récits historiques dont ils s'inspirent ? Retour sur la véritable histoire de 6 contes qui sentent bon l'enfance mais détruisent pour toujours notre innocence.
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"Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants..." Vraiment ? En réalité, les oeuvres originales des contes offrent bien souvent une version moins édulcorée où les happy end se font tout de suite plus rares... Quelques exemples ?

1. Mulan

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Mulan Hua est bien une héroïne chinoise selon la légende. Fille d'officier et tisseuse de métier, elle aurait combattu, travestie, durant douze ans aux côtés des troupes de l'Empereur Taiwudi, au Vème siècle. Et non contre les Huns comme nous le raconte Disney. Selon les versions, elle serait partie au front à la place de son père ou de son frère mais toujours, ici, avec le soutien de sa famille. Sa force et son courage durant le combat la hissèrent au rang de Général.

Après la guerre, Mulan décide de reprendre son métier de tisseuse, n'ayant demandé comme récompense qu'un bon cheval. Par chance, personne ne l'a démasquée durant la guerre. Mais un jour, l'Empereur découvre la vérité et la réclame comme concubine, s'opposant aux refus incessants de Mulan. La guerrière finit par se suicider avec son épée.

On est loin de la divine idylle avec le beau Shang dans la version Disney...

2. Le Petit Chaperon Rouge

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Dans les versions originales du Petit Chaperon Rouge, point de bûcheron mais un loup beaucoup plus rusé que ce que l'on a voulu nous faire croire puisque celui-ci parvient presque toujours à manger Mère Grand mais aussi sa petite fille.

Dans un des récits les plus anciens, la vérité est bien plus épouvantable. Le Loup ayant tué la grand-mère - toujours avec l'intention de se faire passer pour elle - invite le Petit Chaperon à casser la croûte. Au menu ? Mère Grand en pâté. Mais ce n'est qu'après s'être restaurée que la jeune fille découvre le pot aux roses.

Pour ce qui est de la fin, on raconte que, feintant une envie pressante pour sortir du lit, le Petit Chaperon parvient à s'enfuir des griffes du Loup. Mais une autre version de l'histoire offre une fin moins heureuse encore à l'héroïne qui, piégée par le Loup, en devient son goûter.

3. La Petite Sirène

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Chez Hans Christian Andersen, auteur de l'oeuvre originale, il n'y a ni crabe qui chante ni petit poisson jaune tropical (aah nos chers Sébastien et Polochon) mais une triste histoire d'amour. Le début du récit est pratiquement identique à l'oeuvre mère : apercevant un prince sur son bateau pris en pleine tempête, la petite sirène part à sa rescousse. Au même moment, une autre jeune femme arrive l'obligeant à s'éclipser. A son réveil, le prince remercie alors la mauvaise personne.

Dans l'espoir d'obtenir une âme immortelle comme les humains, la jeune fille s'adresse à la sorcière des mers. Celle-ci lui donne une potion capable de changer sa queue de poisson en jambes humaines, à condition de pouvoir couper sa langue. Une transformation qui s'avère de surcroît très douloureuse puisque chaque pas qu'elle fera lui donnera l'impression de marcher sur des couteaux de cuisine. Pour garder apparence humaine, le prince et elle doivent s'unir. Si elle échoue, la petite sirène se dissoudra dans l'eau et se transformera en écume.

Malheureusement, le prince en épouse une autre, se pliant aux exigences de son père et croyant se marier avec celle à qui il pense devoir la vie. Et comme la petite sirène n'a plus de langue, elle ne peut lui dire la vérité.

Ses soeurs, plutôt que de devoir se résigner à sa disparition à l'aube, lui apportent un couteau magique. En plantant le poignard dans le coeur du prince, elle redeviendra sirène. Ne pouvant se résoudre à tuer son bien aimé, la petite sirène préfère se jeter à la mer où elle meurt noyée.

4. Blanche-Neige

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Ce conte des frères Grimm est en fait une histoire bien sombre. Dans l'oeuvre originale, Blanche-Neige est encore une enfant alors âgée de 7 ans.

Certaines versions peignent la marâtre comme une cannibale qui rêve de manger le coeur et les intestins de sa belle-fille, pensant ainsi hériter de sa beauté.

Si la fin reste toujours heureuse pour Blanche-Neige, la manière dont est punie la vilaine belle-mère est assez sordide. Selon la version des frères Grimm, elle est obligée de danser avec des escarpins de fer rougis jusqu'à ce que mort s'en suive.

Mais la méchante n'a pas toujours été la belle-mère. Dans la toute première édition du conte, c'est la mère biologique de Blanche-Neige qui jalouse sa beauté.

5. La Princesse et la Grenouille

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Si la grenouille se transforme bien en beau prince charmant dans les versions originelles, ce n'est cependant pas grâce au baiser de la princesse. Dans le conte des frères Grimm, la princesse promet à la grenouille de partager sa vie à condition qu'elle lui rapporte sa balle en or tombée au fond d'un puits insondable. La chose faite, la princesse décide de ne pas tenir son engagement.

Mais le roi, son père, lui explique qu'ayant donné sa parole, elle doit s'y tenir. Furieuse, la jeune femme lance alors la grenouille contre un mur (ou lui coupe la tête dans une autre version) ... Ce qui brise le sortilège et révèle la véritable apparence de la grenouille : celle d'un prince charmant.

6. Raiponce

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Raiponce est emprisonnée par une méchante sorcière dans une haute tour sans porte ni escalier. Seule la très longue chevelure de la jeune fille permet d'y accéder. Un prince passant par là, envoûté par sa voix mélodieuse et à la vue de la belle prisonnière, en tombe amoureux.

Mais un jour, par mégarde, Raiponce parle des visites de son beau prince à la sorcière. Furieuse, celle-ci l'abandonne dans le désert et lui coupe les cheveux. Voulant également se venger du prince, la sorcière laisse pendre à la fenêtre de la tour la chevelure de la jeune fille. Le chevalier, ainsi trompé, escalade l'édifice pensant retrouver sa bien-aimée. Lorsqu'il arrive en haut, la sorcière surgit et coupe le lien faisant ainsi chavirer le jeune homme. Mais ce que Disney ne nous dit pas, c'est qu'en voulant berner le chevalier, la sorcière le fait tomber un buisson de ronces qui lui crèvent les yeux.

Éperdument amoureux, il se met alors à errer dans le désert jusqu'à retrouver sa bien-aimée qui, de ses larmes, le guérira.

Alors, vous êtes plutôt version originale ou édulcorée ?