Pourquoi le "jeu de l'olive" qui sévit à la récré est dangereux

Publié le Mercredi 24 Novembre 2021
Thomas  Belleaud
Par Thomas Belleaud journaliste
Le "jeu de l'olive" sévit dans les cours de récré : pourquoi il faut s'en méfier
Le "jeu de l'olive" sévit dans les cours de récré : pourquoi il faut s'en méfier
Ce que certain·e·s ados appellent "jeu" n'est en réalité "pas un geste banal mais un abus sexuel", prévient la gendarmerie du Tarn-et-Garonne.
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L'alerte a été lancée par la gendarmerie du Tarn-et-Garonne sur son compte Facebook, après que les parents d'un collégien de la région aient déposé plainte.

Sur la publication, on peut lire : "Le jeu de l'olive : une dénomination en apparence festive mais qui ne prête aucunement à rire, de surcroît lorsque nos enfants en sont les victimes... entre eux, dans une cour de récréation où ailleurs."

Le texte poursuit : "Parce qu'un abus sexuel reste un abus sexuel avec toutes ses séquelles pour la victime, qu'il s'agisse d'un jeu ou d'un pari entre enfants. Le jeu de l'olive est déjà présent dans les établissements scolaires du 82 (numéro de département du Tarn-et-Garonne, ndlr) : protégeons nos enfants contre ces jeux toxiques par la parole et signalons les faits pour y mettre fin."

En quoi consiste ce "jeu" exactement ?

Son principe, rapporte Midi Libre, est de mettre un doigt dans les fesses d'un·e camarade par-dessus ses habits et sans son consentement, par surprise. C'est au collège, affirme le média, qu'il serait le plus courant.

"C'est en réalité le problème du harcèlement et donc plus largement celui des moyens qu'on alloue à la lutte contre le harcèlement. Les jeunes ont tendance à banaliser le geste mais il faut penser à ceux qui le subissent", alarme Béatriz Malleville, la présidente de la FCPE, la fédération des parents d'élèves du Tarn-et-Garonne, dans les colonnes de France 3 Occitanie.

Pour Me Valérie Piau, avocate en droit de l'éducation, "ce peut être un geste à caractère sexuel d'atteinte à l'intégrité physique", et des sanctions scolaires ou pénales sont envisageables, affirme-t-elle au journal.

Celles-ci vont de l'avertissement à l'exclusion de l'élève durant huit jours à l'exclusion définitive de l'élève prononcée par le conseil de discipline. Si poursuites judiciaires il y a, toute personne qui pratique ce geste encourt 5 ans de prison et 75 000 euros d'amende. Dans le cas de récidive, "cela devient une forme de harcèlement", précise-t-elle.

L'important, donc : "c'est veiller à faire cesser le jeu", ajoute Me Piau. Les gendarmes invitent de leur côté les parents d'élèves à rester vigilants, que leurs enfants en soient les victimes ou les auteurs et autrices.