Pas de chance pour le professeur Simon Louis Lajeunesse de l’Université de Montréal : ses recherches se sont avérées infructueuses. Dans le cadre d’un appel à témoin pour une étude sur le porno, lui et ses collègues n’ont pas pu trouver un seul garçon d’une vingtaine d’années qui n’avait jamais regardé de film à caractère pornographique. Les chercheurs voulaient comparer les différences de comportement entre des jeunes hommes habitués à être confrontés à des images explicites et des jeunes hommes qui n'en avait jamais vues. Après cet échec, le professeur Lajeunesse a décidé de réorienter son étude.
Les résultats obtenus par son équipe de recherche ont montré qu’un homme célibataire regarde 40 minutes de films pornographiques par semaine, réparties en trois fois. Pour les hommes en couple, le temps accordé au porno descend à 20 minutes en moyenne, dont ils profitent en 1,7 fois. Le professeur Lajeunesse indique que les garçons commenceraient à s’intéresser à la pornographie dès 10 ans, quand leur curiosité sexuelle s’éveille. Très vite, ils peuvent se faire une idée de ce qu’ils n’aiment pas ou trouvent trop grossier. En devenant adultes, ils continuent à chercher dans la pornographie des contenus en rapport avec l’image qu’ils ont de la sexualité. Rare sont ceux qui regardent des films X en couple.
Quant aux fameuses théories sur la pornographie qui dégraderait l’image que les hommes ont de la femme et les conditionnerait au sexisme, elles ne sont pas fondées pour Simon Louis Lajeunesse, qui indique que « la pornographique n’a pas changé leur perception de la femme ou leur relation, qu’ils souhaitent aussi harmonieuse et enrichissante que possible ». Il poursuit sur les goûts parfois douteux des hommes en la matière : « ceux qui ne peuvent pas vivre leur fantasme dans la vraie vie avec leur partenaire le mettent simplement de côté. Le fantasme ne fonctionne pas dans le monde réel, les hommes ne veulent pas voir leur partenaire en star du porno ».
Victoria Houssay