La photo d'un ours polaire squelettique alerte sur le réchauffement climatique

Publié le Vendredi 11 Septembre 2015
Eddy  Sabeba
Par Eddy Sabeba journaliste
Un ours polaire décharné.
Un ours polaire décharné.
La publication de la photographie d'un ours polaire squelettique sur Facebook par la photographe Kerstin Langenberger a suscité une vive émotion sur le réseau social. Un cliché qui dit un peu plus l'urgence d'agir face au réchauffement climatique, à deux mois de la Conférence de Paris sur le climat.
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A un peu moins de 80 jours de la Conférence de Paris sur le climat (Cop 21) qui débute fin novembre, la photographie d'un ours polaire squelettique, postée sur Facebook par une photographe allemande, dit un peu plus l'urgence d'agir face au réchauffement climatique.

Des ours "morts ou affamés"

Kerstin Langenberger a publié, à la fin du mois d'août sur son compte Facebook, ce cliché montrant un ours polaire famélique errant sur une plaque de glace à moitié fondue. La photographie, prise dans l'archipel norvégien de Svalbard, aux confins de l'Arctique et de l'Atlantique, a suscité une vive émotion chez les utilisateurs du réseau social et a déjà été partagée plus de 35.000 fois.

Si cette habituée des reportages en milieu polaire dit avoir vu "des ours en bonne santé", elle explique également avoir observé des ours "morts ou affamés (...) qui marchent le long de la côte, à la recherche de nourriture, qui essayent de chasser les rennes ou mangent des oeufs d'oiseau et des algues". Et de préciser : "Bien des fois les ours étaient horriblement maigres, et c'était toujours des femelles".

Et pourtant, l'archipel est un endroit privilégié pour observer, d'ordinaire, ces animaux magnifiques en train de jouer ou de chasser. Plus inquiétant, les ours polaires de Svalbard sont présentés par Kerstin Langenberger comme les plus "protégés du monde". Problème : la fonte des glaces limite considérablement le terrain de chasse des ours, obligés de parcourir de longues distances (plusieurs centaines de kilomètres) pour trouver de nouvelles proies et un terrain solide. L'hibernation est donc moins bonne et la mortalité des petits augmente.

Une survie qui ne tient qu'à une fine couche de glace

"Nous sommes quasiment certains que les ours polaires ne peuvent survivre sans glace de mer, que ce soit en ce qui concerne la population ou la répartition géographique", concluait, en 2010 une équipe de l'Alaska Science Center ayant surveillé la population d'ours polaires durant dix ans. Or, Kerstin Langenberger est formelle : "les étés deviennent agréables et chauds comme jamais. Je vois des glaciers se disloquer, reculer de dizaines voire de centaines de mètres chaque année".

Un constat en forme d'alerte danger de mort pour une espèce classée en voie de disparition depuis 1976. "On dénombre actuellement entre 20 000 et 25 000 ours polaires à travers le monde, dont la survie ne tient plus qu'à une mince couche de glace", fait savoir WWF.