Les pesticides impliqués dans la maladie de Parkinson et certains cancers© iStockphoto
Les résultats d’une large étude de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) ont été rendus publics ce jeudi 13 juin. Les chercheurs ont étudié de près les conséquences des pesticides sur la santé humaine, en s’intéressant à plusieurs pays (États-Unis, Canada, Australie...). Une analyse dont les résultats sont sans appel : un lien existe entre maladies graves et pesticides. Parmi les pathologies concernées, on retrouve pêle-mêle la maladie de Parkinson, le cancer de la prostate, des cancers hématopoïétiques, des troubles neurologiques, des malformations...
Si les agriculteurs sont directement concernés, en risquant d’être exposés par la peau, le reste de la population l’est aussi par voie orale. C’est en milieu professionnel que les risques sont les plus élevés, et notamment chez les agricultrices enceintes. Le rapport dénonce une augmentation du risque de malformation du nouveau-né, du risque de leucémie, et du risque de fausse-couche après une exposition forte aux « phytosanitaires » que sont les insecticides, herbicides et fongicides. D’après l’Inserm, « de nombreuses études épidémiologiques suggèrent un lien entre l’exposition prénatale aux pesticides et le développement de l’enfant, à court et moyen terme ».
Mélanomes, tumeurs cérébrales, cancers de la prostate ou du testicule et cancers hématopoïétiques peuvent être liés aux pesticides. Les matières actives incriminées n’étant pas précisées, il est difficile de savoir quel type de pesticide peut les causer. Si certains, connus pour leurs dangers, sont aujourd’hui interdits, leurs effets persistent dans la nature. L’augmentation des risques est bien réelle : de 12 à 28% de risques de cancer de la prostate en plus dans les zones agricoles. L’Inserm dénonce également une augmentation du risque de maladies neurodégénératives telles que Parkinson, Alzheimer ou la sclérose latérale amyotrophique.
Victoria Houssay
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